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Toulon: Nonu, la nouvelle star de la Rade

Présenté à la presse ce lundi, Ma’a Nonu arrive à Toulon bardé de son expérience de double champion du monde avec les All Blacks. A 33 ans, le surpuissant centre néo-zélandais va découvrir le Top 14 et la folie du public de Mayol. Avec gourmandise et ambition.

Mêmes dreadlocks et même carrure XXL. Le parallèle fait sourire. Il y a neuf ans, en 2006, Tana Umaga débarquait dans la Rade de Toulon en rock star du rugby, première pierre d’une politique qui aura mené le RCT de la Pro D2 au sommet de l’Europe. Neuf ans après, c’est un autre monument néo-zélandais qui rejoint le club de Mourad Boudjellal. « Ça me rajeunit de dix ans », s’amuse le président toulonnais. En 2006, c’était Umaga. En 2015, c’est Ma’a Nonu, 33 ans, double champion du monde en titre, 103 capes et 31 essais pour les All Blacks, où il formait une paire de centres dévastatrice avec Conrad Smith. Peut-être le plus beau coup de recrutement des dirigeants du RCT.

« C’est un grand joueur, un extraterrestre, un membre du top 5 mondial, s’enthousiasme Boudjellal. Mon plus gros coup ? On le saura après. J’espère que ce qu’il fera ici sera à la hauteur. On n’a jamais signé le passé d’un joueur mais l’avenir. » Qui débutera le 5 décembre contre Agen. Avec un Nonu déjà très motivé et impatient de découvrir le Top 14 et la légendaire ferveur de Mayol. « Je suis venu ici pour de nouvelles aventures, commente le puissant et tatoué numéro 12, qui s’est reposé au pays à l’issue de la Coupe du monde avant de débarquer avec femme et enfants (trois) sur la Rade après 35 heures de voyage. C'est ma maison maintenant et je donnerai le meilleur de moi-même pour Toulon. Je me sens bien, j’ai passé du temps avec ma famille et j’ai hâte de jouer. »

« On va doubler ses cours de français avec des cours de toulonnais »

Pour se décider à franchir le pas de sa première expérience en Europe, le désormais ancien All Black a pu compter sur les conseils avisés des anciens Néo-Zélandais du RCT, Umaga, Sonny Bill Williams ou encore Chris Masoe. « J’en ai parlé avec eux, confirme Nonu. J’ai aussi parlé avec Matt Giteau après la finale de la Coupe du monde. Ils avaient beaucoup de choses à dire sur Toulon. Ils m’ont dit que c’était un endroit idéal pour jouer au rugby car les fans sont passionnés et que c’est un super cadre de vie pour la famille. » De quoi donner un petit coup de pouce pour le faire venir. « Ce n'était pas la négociation la plus facile, ni la plus difficile, raconte Boudjellal. Le joueur n'était pas déraisonnable sur l'offre économique, même s'il y a mis un peu d'ego quand même. Il avait une vraie volonté de découvrir Toulon et l’envie de jouer dans le Top 14. Et il a entendu parler de la folie toulonnaise. C’est un joueur que je visais depuis longtemps. C’est une grande fierté et un grand honneur d’avoir un champion du monde. »

La nuée de flashs et de caméras qui ont accompagné ses premiers pas à Mayol en est une preuve. C’est bien une star, une vraie, qui arrive à Toulon. Avec ambition. « La réussite du club fait que tout le monde veut nous battre, mais ce club est fait pour gagner et je suis ici pour gagner moi aussi des titres avec ce club. » Pour l’adaptation, le garçon peut compter sur son président. « J’ai dit qu’on allait doubler ses cours de français avec des cours de toulonnais, s’amuse Boudjellal. Il y a des expressions qui font partie du langage commun ici et qu’il doit connaître, comme "on craint dégun" (on n’a peur de personne, ndlr). » Peur de personne. Toujours plus facile quand on compte Ma’a Nonu dans ses rangs.

A.H. avec F.Ge. à Toulon