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Top 14: vers une fin de saison sans relégation

Alors que l’incertitude plane plus que jamais sur une éventuelle reprise de la saison actuelle, et sous quelle forme, on se dirige vers une absence de relégation en Top 14 et Pro D2. C’est le souhait de nombreux clubs mais aussi de la FFR, qui s’opposera aux descentes si l’ensemble du championnat ne peut se dérouler comme convenu.

Dans le contexte dramatique de l’épidémie de coronavirus, la lutte pour le maintien en Top 14 parait presque accessoire. Mais pour les clubs concernés, l’enjeu économique est bien réel. Seules 17 journées de championnat ont lieu depuis le début l'été dernier et on ne sait pas si la saison pourra aller à son terme. Si ce n’est pas le cas, qu’en sera-t-il ? Le Stade Français est dernier pour le moment, avec un point de retard sur Agen et deux sur Pau. Sur le papier, il leur reste neuf journées pour conserver leur place dans l’élite. Mais vont-elles vraiment se dérouler ?

La FFR n’acceptera pas de relégations

Comme indiqué par le Midi Olympique et confirmé par RMC Sport, la Fédération française de rugby n’acceptera pas de relégations si l’ensemble du championnat ne peut aller à son terme. Car pour changer le règlement du Top 14 et Pro D2 en la matière, il faut passer par le comité directeur de la FFR. "Il faut une équité sportive", nous dit-on. En gros, aucune descente si les clubs n’ont pas pu normalement défendre leurs chances. Et ça, évidemment, beaucoup l’ont très bien compris. "Psychologiquement et financièrement, c’est impossible d’envisager une descente", nous a expliqué un président lundi matin. Le Bayonnais Philippe Tayeb aurait d’ailleurs pris la parole devant tous les autres présidents en s’adressant à Paul Goze pour faire passer ce message en disant en substance : "Si tu veux une adhésion totale pour disputer la finale le 18 juillet, et non le 26 juin comme prévu, il faut d’abord valider le fait qu’il n’y ait pas de descentes."

Et ils sont nombreux à partager cette opinion. Selon nos informations, huit clubs se sont pour le moment opposés à une fin de saison décalée de trois semaines. Pour le moment seulement. Car dans neuf jours, les présidents voteront. "A 99%, on peut dire qu’il n’y aura pas de descente", nous a-t-on expliqué. "C’est le compromis vers lequel on tend", nous a confirmé une autre source proche du dossier. D’autres mettent en avant des soucis contractuels en cas de décalage des phases finales. Ce serait le cas notamment du Racing 92 et de Montpellier.

"On est en train de bousiller deux saisons"

Mais les clubs ont envie de rejouer d’ici cet été si les conditions sanitaires le permettent, afin de minimiser les conséquences de la crise. Avec quelle formule ? Uniquement des phases finales avec un play-off ? On en saura plus quand le premier frein sera levé, c’est-à-dire le format de la saison prochaine. "Là, on est en train de bousiller les deux saisons. Mais il est impossible que la saison actuelle se termine normalement avec l’ensemble des matchs prévus. Le championnat pourrait ne reprendre que fin mai ou mi-juin et ce n’est pas possible de caler neuf journées."

Verdict le 7 avril

Les trois ateliers de travail se réuniront à nouveau cette semaine. Mercredi, une réunion de tous les présidents sera organisée. Et six jours plus tard, il faudra donc trancher et voter en comité directeur pour terminer au mieux la saison actuelle, du moins s’il elle est reprend, et préparer la suivante avec un Top 14 devenant possiblement un Top 16. Des scénarios et des dates de reprises sont alors communiquées en fonction de l’évolution sanitaire du pays, en espérant que ces éventuels derniers matchs puissent ne pas être disputés à huis-clos... Mais ça, c’est une autre histoire. D’ici là, les téléphones vont encore beaucoup chauffer. Tout pourrait se jouer dans les 72 heures à venir.

Jean-François Paturaud