
Top 14: "Plus judicieux de commencer en janvier" en cas de huis-clos prolongé selon le président d’Agen

Jean-François Fonteneau (Agen) - ICON SPORT
Jean-François Fonteneau, quelles seraient les conséquences potentielles de matchs à huis-clos sur une longue période, notamment jusqu’à la fin de l’année?
Pour nous, comme pour les autres clubs, ça serait évidemment dramatique. On vit à 65-70% de prestations des hospitalités et des loges. On une "culture loges" très importante à Agen, il y en a 43. Si je suis à huis-clos, je suis bien sûr incapable de vendre mes prestations. A partir de là, c’est un crash…
Si ce scénario catastrophe devenait une réalité, la meilleure solution serait-elle de décaler la reprise en janvier?
Pour moi, c’est la moins pire des solutions. Si on n’a pas de compensations particulières pour éventuellement absorber ce séisme, c’est ce qu’il faut envisager je pense.
Vous pourriez alors éventuellement conserver le chômage partiel qui peut être mis en place douze mois…
Oui, c’est cela avec un quota d’heures (ndlr: 1607 heures par salarié jusqu'au 31 décembre 2020). Pour les clubs qui ont beaucoup de billetteries, c’est aussi très compliqué pour eux. De notre côté, nous avons moins de billetteries que le Stade Toulousain, La Rochelle ou Bordeaux. A Agen, le modèle économique est un peu différent puisque nous n’avons pas beaucoup de billetteries par rapport à d’autres et pas beaucoup d’abonnés individuels, mais énormément d’entreprises qui ont trois, quatre places, et parfois une loge. Ils achètent à la fois la place et l’hospitalité qui va avec.
Vous devez tous être impatients de connaitre le plan de sortie gouvernemental…
Oui, bien sûr. Actuellement, on fait des crash-tests… Avec un huis-clos sans compensation, on est sur une perte comprise entre 3 et 5 millions d’euros. Sans compensation, pour moi, c’est fin d’atterrissage et fin d’exercice… A huis-clos, il faudrait payer normalement les joueurs, car justement ils jouent.
De quelles compensations parlez-vous?
Si le huis-clos est vraiment mis en place, il faut des exonérations de charges salariales et trouver certaines choses. Sinon, ça sera très compliqué. Le plus judicieux, ce serait de commencer au 1er janvier, et d’accompagner les joueurs jusqu’à là. Si les droits télé venaient compenser cela, puisque les gens regarderaient alors les matchs à la télé, ce serait encore un autre problème. Mais nous ne sommes pas comme dans le football où ces droits représentent parfois 70% des budgets des clubs. Pour nous, c’est entre 15 et 25%. Il faudrait surtout que l’on puisse jouer avec des jauges normales…
Une autre possibilité pourrait être d’évoluer avec des capacités revues à la baisse…
Comment allez-vous le négocier? Vous allez dire à vos partenaires que vous ne pourrez pas venir cette semaine, mais la semaine suivante… C’est ingérable.