
Top 14 - Plisson: "Il y a un an et demi, je n’étais plus personne"
Il rêvait d’une carrière à la Paolo Maldini ou à la Pierre Rabadan... Jules Plisson se voyait bien jouer toute sa vie pour un seul club. Son club, le Stade Français. Quatorze saisons disputées à Paris, passé par toutes les catégories de jeunes et formé au club avec rapidement le statut de très grand espoir du rugby français. Plisson le crack goûte rapidement au XV de France et devient indiscutable dans la capitale. Jusqu’à l’arrivée de Heyneke Meyer le manager sud-africain qui ne le titularisera que 7 fois en 18 mois. Plisson a tenté de s’accrocher, de réintégrer le groupe sans succès. "Je ne veux même pas épiloguer là-dessus, raconte-t-il à RMC Sport. Je n’ai pas ressenti d’injustice mais c’était une situation particulière. Je n’ai jamais rien dit, je ne me suis jamais plaint dans la presse et dit de choses négatives à son encontre, c’est la vie de sportif il y a des entraîneurs qui sont comme ça."
"A Paris, j’avais perdu le plaisir de me lever le matin pour aller à l’entraînement"
Pendant cette période, Plisson perd la joie de vivre qui le caractérise. "J’avais perdu le plaisir de me lever le matin pour aller à l’entraînement, le plaisir de travailler dur. Au Stade Français, j’ai toujours eu une bonne attitude mais quand ton réveil sonne le matin c’est plus dur parce que tu sais que quoi que tu fasses ça ne bougera pas. Ici (à la Rochelle), je suis content de me lever, de travailler, de faire des séances en plus."
Le limogeage de son ancien manager aurait pu changer la donne mais une semaine après cette officialisation le demi d’ouverture quitte Paris pour La Rochelle malgré les nominations de Thomas Lombard au poste de directeur général ou encore de Laurent Sempéré et Julien Arias à la tête de l’équipe. "Oui ça m’a fait hésiter. Thomas fait des choses très positives pour le club et il a pensé à mon bonheur avant celui du Stade Français. Ce qu’il a fait pour moi, ça me rend heureux. Je me suis posé des questions mais mon choix était déjà fait. Il fallait que je change de cadre, de club, que je sois un peu seul. Ça a été difficile à vivre parce que quand t’es issu d’un club où tu as joué 14 ans, où tu as tous tes copains, toute ta famille, tu as des attaches plus fortes."
"Le XV de France? S’ils ont besoin, j’irai en courant"
En novembre, Plisson fait le grand saut direction La Rochelle malgré une question qui persiste "Est-ce que je ne suis pas parti trop tard du Stade Français? Je ne sais pas, mais je n’ai aucun regret, je suis allé au bout de l’aventure." Depuis son arrivée, l’international français s’est imposé comme la référence à son poste chez les Maritimes et a quasiment déjà autant joué en trois mois qu’en un an et demi à Paris. "Je retrouve le plaisir de créer, d’attaquer la ligne, ce que je ne faisais plus parce que quand tu joues avec le couteau sous la gorge c’est difficile d’être relâché."
Avec le club maritime, il peut compter sur le soutien de Ronan O’Gara qui a joué un rôle important dans son arrivée. Jules Plisson est redevenu un 10 ciblé par les défenses adverses et il voudrait bien pointer de nouveau le bout de son nez chez les Bleus, lui dont la dernière sélection remonte au 23 juin 2018 en Nouvelle-Zélande. "Quand t’es compétiteur bien sûr que t’as envie de reporter ce maillot surtout quand tu y as goûté. Aujourd’hui il y a des jeunes qui sont très bons, qui font de super matchs mais s’ils ont besoin, bien sûr que j’irai en courant. Il y a un an et demi je n’étais plus personne, aujourd’hui, je rejoue et les journalistes peuvent en parler mais je reste focalisé sur ce que je dois faire ici pour un jour y retourner. Quand t’as 28 ans, tu as le temps encore."