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Top 14 : les barrages vus par Thomas Lombard

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Alors que la saison régulière du Top 14 a touché à sa fin ce samedi, Thomas Lombard revient sur les affiches des barrages (Toulouse-Oyonnax et Stade Français - Racing-Métro), ainsi que sur la descente de Bayonne en Pro D2.

Toulouse-Oyonnax (30 mai, 16h30)

Une belle surprise

« On ne s’y attendait pas au départ de la saison. Quand les joueurs d’Oyonnax ont commencé à gagner chez les gros, le Stade Français, le Racing, Clermont, on a commencé à se dire qu’il faudrait compter sur eux. Dans l’histoire récente du Top 14, on a des équipes qui ont flirté avec les barrages et se sont fait dépasser dans le sprint final. Oyonnax a maîtrisé jusqu’au bout, avec une quasi invincibilité à domicile. C’est une bonne chose, c’est un renouveau et c’est la première fois depuis l’existence des barrages qu’on a une équipe qui n’était pas identifiée comme un candidat possible qui se qualifie. »

Avantage Toulouse

« C’est assez déséquilibré sur le papier. On a une constellation d’internationaux côté toulousain. Mais quand on regarde dans le détail, on voit que Toulouse est sur courant alternatif au niveau du jeu, Et qu’Oyonnax possède une organisation exceptionnelle, une conquête très forte, un jeu direct et un buteur, Benjamin Urdapilleta, qui est l’un des meilleurs réalisateurs du Top 14. Je me rappelle qu’Oyonnax a eu la possibilité de gagner à Toulouse en début de saison. Ils n’ont aucune pression. Etre là est déjà un aboutissement, donc attention à eux. Mais objectivement, si les Toulousains parviennent à jouer sur leur physique, leur vitesse, ils devraient l’emporter. Le scenario idéal pour Oyonnax serait de maîtriser le ballon, de mettre Toulouse sous pression en mêlée. »

Stade Français - Racing-Métro (29 mai, 21h)

Un choc du jeu

« C’est un choc entre deux approches différentes du jeu. Le Stade Français a un jeu basé sur le déplacement, la vitesse. Le Racing est plus une machine, une organisation, qui procède par contre, forte sur la conquête, très disciplinée. Et sur un barrage, tout est remis à zéro. »

Avantage Stade Français, mais…

« Sportivement c’est une confrontation qui prend beaucoup plus de corps ces dernières saisons avec le retour en haut du tableau du Stade Français. Le Racing est un habitué des phases finales depuis 3-4 ans. Avantage au Stade Français qui semble sur une courbe de forme meilleure que celle du Racing. Ils sont allés l’emporter au Racing à 14 contre 15 très récemment. Et le Racing-Métro semble convalescent depuis sa défaite à domicile face aux Saracens. Ça reste quand même une équipe expérimentée, puissante, avec beaucoup d’internationaux, donc c’est un choc indécis malgré l’avantage psychologique pour le Stade Français, qui l’a emporté deux fois cette saison. »

La descente de Bayonne

« Depuis le retour de l’Aviron en Top 14, ils s’étaient presque systématiquement maintenus de justesse. Il y a eu des changements d’entraîneurs réguliers, parfois plusieurs par saison. On a vu des sorties médiatiques de présidents ou de gens qui gravitent autour du club qui ont eu des conséquences dramatiques, qui ont déstabilisé le groupe. On sentait que la balance allait finir par pencher du mauvais côté. C’est arrivé. Il y a cette histoire de fusion qui sort juste avant les matches décisifs pour le maintien. Il y a eu une communication mal maîtrisée et on débouche sur une gabegie sportive alors que c’est un club qui a un potentiel énorme. Et je peux vous dire que la Pro D2, vu les équipes du tableau, ça va être coton. Je ne suis pas inquiet sur la santé des équipes basques en termes d'effectif, il y a de la matière, il y a des jeunes, mais il y a une forme d'équilibre à trouver aujourd'hui, sans qu’il y ait en permanence des gens qui viennent saborder tout le travail avec des déclarations qui polluent tout ça. »