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Top 14: "Le championnat va reprendre", assure Bernard Dusfour

Neuf jours avant de débuter la saison, la Ligue nationale de rugby (LNR) a officialisé son nouveau protocole médical. Bernard Dusfour, en charge de la commission médicale, fait le point pour RMC Sport. Et évoque le cas particulier du Stade Français.

Bernard Dusfour, pourquoi avoir modifié et allégé le protocole médical?
Il n’est pas allégé. Ce terme ne me convient pas, sinon cela voudrait dire que nous sommes un peu plus légers sur la propagation de l’épidémie et ce n’est pas le cas. Nous sommes allés au plus près. Ce protocole va associer la sécurisation des joueurs et la poursuite du championnat. Avant on était hyper "sécure", on faisait très attention, surtout dans la première partie du protocole.

Désormais, trois cas de contamination détectés dans un même club à trois jours d’un match de Top 14 ou Pro D2 entraîneront son report. Pourquoi ce chiffre de trois?
Pour des raisons épidémiologies. Quand on a un cas ou deux, on peut dire que c’est un cas particulier avec quelqu’un qui a été affecté. Et d’après les études épidémiologies, quand on commence à en avoir trois dans un même groupe, cela veut dire que le virus circule. Il faut alors être un peu plus vigilant.

Ce protocole médical est soumis à l'approbation du comité interministériel de crise (CIC), et le ministère des Sports suit le dossier…
Oui, on a présenté le protocole au ministère et on verra ce qu’ils vont nous dire. On a fait quelque chose de sérieux qui mérite l’attention de tout le monde, du CIC en particulier et qui ne semble pas illogique pour que les championnats puissent se poursuivre tout en sécurité. Il faut arriver à quelque chose de logique pour continuer à jouer.

Passer de un cas à trois cas positifs pour un report était-il indispensable afin de sortir d’une impasse et continuer à jouer?
Exactement. En passant à trois cas en petits groupes, cela nous permet d’avoir un peu plus de visibilité sur le championnat et ce qui peut se passer. Comme je vous disais, ce n’est pas au hasard que nous avons choisi.

Ressentez-vous une certaine inquiétude malgré tout?
Nous ne sommes pas devant un optimisme béat mais il ne faut pas que l’inquiétude nous bloque dans ce que nous décidons. On sait très bien que le masque et les gestes barrières en dehors du terrain, en dehors de la bulle, sont primordiaux. Il faut les respecter. Mais le championnat va reprendre la semaine prochaine. Pour le moment, avec les données que nous avons aujourd’hui, il n’y a pas de raison de dire qu’on ne le fait pas reprendre.

Le Stade Français, qui a dû faire face à 25 cas de Covid, a beaucoup fait parler cet été. Reste-t-il un point d’interrogation pour la reprise?
On s’en occupe. On les suit, ils se préparent. Le médecin du Stade Français Elliot Rubio suit les choses de près. Là aussi, nous allons à mesure. C’est trop tôt pour répondre.

Un éventuel report du match entre le Stade Français et l’UBB ne pourrait venir que de données médicales?
Des données médicales et physiques. L’analyse de la situation nous fera prendre une décision à ce moment-là.

Dans le protocole médical, il était prévu que tous les clubs disputent des matchs amicaux après douze semaines de préparation. Ça ne sera pas le cas pour le Stade Français qui n’aura pas joué la moindre rencontre avec une préparation raccourcie et modifiée...
C’est pour ça que le cas du Stade Français sera étudié en début de semaine prochaine. Je ne vais pas m’avancer aujourd’hui sur l’état du Stade Français.

Mais n’est-ce pas dangereux de débuter la saison sans avoir joué de matchs amicaux?
Bien sûr. Il faut qu’ils fassent des matchs, qu’ils jouent. C’est dangereux mais il y a aussi l’équité sportive. On ne mettra pas sur le terrain des joueurs qui ne sont pas prêts.

Propos recueillis par Jean-François Paturaud