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Top 14: examens, préparation... comment le Stade Français va reprendre

Les joueurs du Stade Français effectueront leur retour au sein du club le 15 juin après avoir passé divers tests médicaux. Le co-entraîneur parisien Laurent Sempéré doit, comme les autres, s’adapter et repenser en profondeur le travail des mois à venir.

Il ne cache pas son impatience. Alors que son équipe n’a plus joué en Top 14 depuis le 1er mars dernier et une courte défaite à Toulon sur la pelouse de Mayol (19-18), le co-entraîneur du Stade Français Laurent Sempéré a hâte de retrouver ses joueurs. En vrai cette fois.

"Quand on a l’habitude de vivre avec un groupe de quarante personnes quasiment en autonomie, cela fait bizarre de se retrouver tout seul même si on reste en contact par le téléphone et qu’on fait des visioconférences, explique le technicien pour RMC Sport. Cela n’a jamais la même saveur que le contact humain."

Le ballon "interdit" pour le début de la reprise

Laurent Sempéré devra pourtant encore patienter quelques semaines avant de retrouver son effectif. Alors que certains clubs ont choisi de faire revenir leurs joueurs dès la semaine prochaine pour des tests, les dirigeants et le staff du Stade Français ont, eux, rendez-vous un peu plus tard, une fois la première phase médicale passée.

"On va retrouver nos joueurs le 15 juin. Avant cela, ils vont faire des examens médicaux, cela permettra d’avoir un plan de l’effectif en différenciant plusieurs types de joueurs, ceux qui ont eu le Covid-19, ceux qui ne l’ont pas eu, etc. Il y a une grosse dominante médicale, précise encore l'ancien talonneur. Le 15 juin, on aura fini les examens médicaux et on pourra ensuite reprendre la préparation physique progressive par petits groupes avant, on l’espère, de reprendre un petit peu de rugby sur des groupes plus larges dans la première quinzaine de juillet. Le ballon sera d’abord interdit puis nous avons hâte d’être dans la phase 3 qui prévoit un peu plus de rugby traditionnel."

Un confinement strict à Paris

Avec Julien Arias, Laurent Sempéré planche activement sur tous les scénarios qui évoluent régulièrement. A Paris, toujours classé dans les départements rouges, la donne est forcément différente qu’ailleurs.

"C’était difficile pour les joueurs de s’entretenir, reconnait le coach. Les parcs parisiens sont fermés et on avait interdiction de courir dans Paris entre 10h et 19h. Nous avons été confinés un peu plus durement que dans d’autres régions, et vivant en appartement, c’est plus compliqué d’avoir de la place pour s’entraîner. On ne sait pas trop dans quel état physique on va trouver les joueurs. Mais on sent qu’ils sont impatients de s’entraîner."

Des doutes sur le physique des joueurs

Forcément, on pourrait craindre de voir certains revenir avec quelques kilos superflus après avoir enchaîné les apéros, ou contraire qu’ils soient moins affûtés avec une baisse de la masse musculaire.

"Il va y avoir les deux, avance Laurent Sempéré. Mais ce qui me fait le plus peur, ce sont les joueurs qui ont perdu de la masse musculaire. Ceux qui ont profité un peu auront grossi, mais c’est plus facile à perdre. Mais on met plus de temps à récupérer de la masse sèche."

Sempéré: "Moins de prévention à faire que dans d’autres équipes"

Surtout, au Stade Français comme ailleurs, il faudra repenser la logistique pour les entraînements et réorganiser l’espace de travail au quotidien.

"L’avantage c’est que l'on a moins de prévention à faire que dans d’autres équipes car nous avions connu un cas avant le confinement, rappelle enfin l’ancien joueur de 34 ans. Les joueurs ont déjà les bonnes attitudes sur les gestes barrière mais on doit tout de même mettre en place le nouveau mode d’utilisation de nos infrastructures. Ce sera complètement différent notamment pour les salles de musculation ou l’utilisation des terrains. On doit adapter pas mal de choses mais nos joueurs sont déjà en éveil. Ils ont déjà appris à vivre comme ça justement car nous vivons dans une région plus touchée que les autres."

Rien ne sera plus pareil. Sauf le bonheur de refouler les terrains pour des matchs amicaux fin août et surtout, si tout va bien, de lancer une nouvelle saison de Top 14 début septembre.

Jean-François Paturaud