
Stade Français: est-ce bien raisonnable de reprendre contre l’UBB?
C’était le 1er mars dernier. À la dernière seconde, le Stade Français s’inclinait sur la pelouse de Mayol contre Toulon (19-18). Six mois plus tard, le club parisien n’a toujours pas rejoué le moindre match. Pas même en amical. Et pourtant, il s’apprête à reprendre le Top 14 dans neuf jours contre l’Union Bordeaux-Bègles, en ouverture de la saison. Enfin en principe…
Car pour le moment, l’interrogation demeure. Le Stade Français a vécu un été aussi agité que perturbé en raison de la pandémie. À son retour de Nice, où elle était partie en stage début août, l’équipe entraînée par Gonzalo Quesada a dû faire face à 25 cas de Covid-19. Depuis, les joueurs ont été placés à l’isolement. Et certains ont même souffert de lésions pulmonaires. C’est donc un effectif réduit qui a retrouvé les chemins des terrains en ce début de semaine. D'autres pourraient faire leur retour seulement quatre jours avant de lancer la saison.
Les douze semaines de préparation et les matchs amicaux prévus dans le protocole médical de la LNR ont volé en éclats. "On va avoir un décalage important avec la préparation de l’ensemble des équipes et surtout les recommandations de la Ligue Nationale de Rugby, a rappelé Thomas Lombard, le directeur général, dans le Super Moscato Show, ce mercredi. Les douze semaines consécutives de préparation ont, pour nous, été réduites à sept ou huit pour un certain nombre de joueurs. Cela pose un risque de préparation et de blessures qui dépassent le cadre du Covid". Sans parler d’équité sportive ou même d’un jeu déficient, beaucoup craignent de la casse la semaine prochaine à Jean-Bouin. Beaucoup de casse.
Lombard sur le report? "Je ne vais rien demander"
"Certains joueurs pourraient se ré-entraîner lundi après trois semaines d’inactivité à quatre jours du match", souligne Lombard. Mais il n’est pas question pour ce dernier de réclamer le report du match. "Je ne vais rien demander, dit-il. Le docteur du club (Elliot Rubio) tient informé la commission médicale de la LNR tous les jours. C’est la Ligue qui prendra cette décision. Nous, on peut faire une recommandation. Au jour le jour, on constate des améliorations et on voit comment le groupe va pouvoir travailler. On va devoir tester les joueurs. C’est pour ça que la décision tombera dans les jours prochains, mais pas aujourd’hui. (…) Le sujet n’est pas de tout faire pour jouer le match mais de tout faire pour protéger la santé et l’intégrité physique des joueurs".
Du côté de la LNR, on suit évidemment la situation. Pour l’heure, il n’est pas question de reporter le match comme on nous l’a confirmé aujourd’hui. A la commission médicale, qui surveille également très attentivement l’évolution au LOU encore touché par de nouveaux cas de Covid, on se montre très attentif. Voire inquiet. "On s’en occupe, explique Bernard Dusfour, le président de la commission médicale de la Ligue, à RMC Sport. On les suit, ils se préparent. Le médecin du Stade Français Elliot Rubio suit les choses de près. C’est trop tôt pour répondre".
Mais qu'est-ce qui pourrait pousser la LNR et la commission médicale à opter pour un report d’entrée? Réponse de Dusfour: "Des données médicales et physiques. L’analyse de la situation nous fera prendre une décision à ce moment-là. Le cas du Stade Français sera étudié en début de semaine prochaine. Je ne vais pas m’avancer aujourd’hui sur l’état du Stade Français. Il faut qu’ils fassent des matchs, qu’ils jouent. C’est dangereux mais il y a aussi l’équité sportive. On ne mettra pas sur le terrain des joueurs qui ne sont pas prêts". Mais combien seront-ils et dans quel état?