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Sébastien tourne la page

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Dixième du Top 14, mal embarqué en Coupe d’Europe, Brive est en pleine crise de résultats. Le mal est devenu encore plus profond après l’annonce lundi du départ définitif du président d’honneur Patrick Sébastien.

Faites vos jeux, rien ne va plus. A Brive ces derniers jours, tout part à vau-l’eau. Samedi dernier, le CAB n’a pas seulement été corrigé en H Cup par le Leinster (13-36). La formation blanche et noire a surtout connu sa septième défaite de la saison, la deuxième en l’espace de huit jours. Le mal de crâne est profond dans les têtes brivistes. Mais cette douleur aigue pourrait rapidement se changer en grosse migraine. Déçu par le début de saison de « son » club, Patrick Sébastien a lâché une véritable bombe ce lundi matin sur RMC. L’actuel président d’honneur du CAB a décidé de quitter ses fonctions. « Quand j'ai vu la situation du club, j'ai demandé à reprendre les commandes. On m'a répondu non. Je ne peux plus travailler comme ça. Je me casse… »

Aucune retenue dans les mots de l’animateur TV. Attaché au CA Brive, Patrick Sébastien n’avait pas hésité, en 2007, à revenir y occuper des fonctions. Rien de plus normal pour celui qui avait présidé le club de 1996 à 1999, avec à la clé, un sacre européen en 1997. A l’époque, il devait participer au maintien du club en Top 14 et lui redonner un statut européen. « J’ai fait mon boulot. A l’intersaison, il y a un groupe d’investisseurs qui est arrivé pour remplacer Daniel Derichebourg, l’ancien propriétaire du club. Là, on m’a écarté. De président, je suis devenu un strapontin d’honneur. »

Les supporters de plus en plus inquiets

Crise de jalousie ou simple inquiétude ? « Moi, ces histoires de pouvoir, ça ne m’intéresse pas. Je souhaitais remettre un peu d’humain dans ce club. Aujourd’hui, il fonctionne comme une véritable entreprise. Autant, il y a dix ans, j’étais parti avec de l’amertume. Autant là, ce sera un soulagement »

L’homme de scène reproche notamment à ses dirigeants d’avoir manqué de parole avec les entraîneurs du club, Ugo Mola et Christophe Laussucq. En cas de qualification européenne, ces derniers devaient se voir proposer une prolongation de contrat de deux ans. Ils n’auront signé qu’un an de plus finalement. Patrick Sébastien dénonce également une intersaison mal négociée, durant laquelle l’accent a été mis sur le recrutement de joueurs étrangers (Pat Barnard, Retief Uys, Shaun Perry, Jamie Noon, Riki Flutey), plutôt que sur la promotion des jeunes. « A partir du moment où l’on n’a plus les moyens de rivaliser avec les grosses écuries, autant changer de projet. »

Ecœuré, l’intéressé avait mis sa démission en balance si on ne lui donnait pas des responsabilités dans la gestion du club. Informé de la situation, le président du club, Jean-Jacques Bertrand, a demandé à son président d’honneur de s’exécuter. Dixième du Top 14, Brive n’avait pas besoin de ça. Conscients de la situation, les supporters envisagent de manifester leur mécontentement lors de la venue samedi prochain du Racing Métro 92. Mais parfois, il y a plus efficace qu’une banderole. Lundi soir, on pouvait lire comme thème sur le forum du club : « Silence on coule ».

A.D. (RMC Sport)