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Savare : "Le Racing, c’est le meilleur adversaire pour nous"

ENTRETIEN RMC SPORT. J-2 avant le choc qui opposera, vendredi à 21 h, le Racing Métro au Stade Français au stade Jean Bouin. Une rencontre qui divisera la capitale l’espace de 80 minutes (voire plus si affinités). Déjà défaits deux fois lors de la saison régulière par leur éternel rival, les Racingmen compteront notamment sur l’orgueil pour éliminer le Stade Français de ce barrage. Mais Thomas Savare, le président des « Soldats roses », ne l’entend pas de cette oreille. Au lendemain de son homologue Jacky Lorenzetti, c’est donc au tour du patron stadiste de se livrer au micro de RMC Sport.

N’y a-t-il pas le piège de se dire « ça y est, on est en phases finales », et finalement manquer d’ambition ?

Non, je ne crois pas. On est bien entendu satisfait d’avoir atteint notre objectif de début de saison, qui était d’être qualifié parmi les six. Mais aujourd’hui, on a remis les compteurs à zéro et on a l’ambition d’aller le plus loin possible.

Vous avez déclaré au Parisien-Aujourd’hui en France que, contre le Racing, c’était le match le plus facile à…

(Il coupe) Non, je n’ai pas dit que c’était le plus facile. Je pense que c’est effectivement le meilleur adversaire pour nous, parce que c’est une rivalité naturelle. Je pense qu’on va trouver la motivation assez facilement. Ne serait-ce que parce qu’il s’agit d’un match à élimination directe. Mais de là à dire qu’il est facile, non. Je pense qu’il y a beaucoup de tension, et qu’elle va continuer à monter jusqu’à vendredi soir.

Est-ce que ce sera le match le plus important que vous aurez à vivre dans le stade Jean Bouin ?

Oui. Depuis qu’on est arrivé dans le nouveau Jean Bouin, il y a deux saisons maintenant, c’est sans nul doute le match le plus important.

Jacky Lorenzetti a dit que vous aviez « humilié » son club au match retour (défaite à domicile 19-28), quand vous avez gagné à 14 contre 15. N’avez-vous pas ressenti beaucoup de fierté par rapport à la performance de vos joueurs ce jour-là ?

Si, il y avait énormément de fierté d’arriver à battre une grosse équipe comme le Racing, sur son terrain, et à 14 pendant 60 minutes. L’équipe était très fière et contente d’avoir eu cette réaction. Il a fallu une force de caractère pour réussir à se mobiliser, et affronter ce gros défi physique.

Cette saison, on avait le sentiment d’une sorte de malchance autour du Stade Français. Mais maintenant, tous les voyants sont verts, avec notamment les retours de blessure (Papé) et de suspension (Parisse), puis votre match de phase finale à domicile.

Je pense que la saison a bien été préparée, on a beaucoup appris de la saison dernière, en particulier dans la gestion de l’effectif. Au niveau du recrutement également, puisqu’on a essayé de renforcer des endroits où on avait eu des difficultés l’année dernière. La chance, de temps en temps ça tombe du bon côté, heureusement. Mais plus que de la chance, je crois que c’est surtout beaucoup de travail.

Depuis le retour du Racing dans l’élite, le Stade Français ne s’était jamais imposé là-bas. Peut-on envisager trois victoires de rang face aux Racingmen ?

Non seulement on l’envisage et on l’espère, mais on fait tout pour. On sait que c’est une grosse équipe, qu’ils viendront eux aussi très motivés, donc ça va être un énorme match de la part des deux équipes je pense.

Il y a une rivalité à tous les étages entre les deux clubs (économique, sportif…) et aussi beaucoup de mouvements entre eux. Mais le président Lorenzetti estime que cette intersaison sera plus calme que les dernières, le confirmez-vous ?

Effectivement, il devrait y avoir assez peu de passages entre les deux clubs. Maintenant, je ne pense pas que les rivalités se situent surtout au niveau de l’effectif. Selon moi, la rivalité est plutôt sur la zone de chalandise, et le fait d’aller chercher des supporters, des partenaires. C’est une rivalité régionale naturelle.

On sait que vous ne vous mêlez pas ou très peu du sportif. Avez-vous néanmoins fait une exception à l’approche de ce rendez-vous ?

Non je n’ai pas encore parlé aux joueurs. Je le ferai probablement avant le match.

Quel regard portez-vous sur le travail effectué par votre entraîneur, Gonzalo Quesada ?

C’est un travail à la fois sérieux et intelligent, à l’image de Gonzalo. Avec un staff relativement stable, même si on l’a un peu étoffé, on voit les fruits de ce travail. C’est encourageant, ça donne envie de travailler encore plus.

Simon Raiwalui, Adrien Buononato, Gonzalo Quesada. Tous les trois sont passés par le futur adversaire, ce n’est pas anodin.

Si, ça l’est un peu. Ce n’est pas un point majeur, clairement pas sur la saison, et même pour ce match. Ils sont effectivement passés par le Racing, c’est l’histoire, mais je pense que c’est un détail pour le déroulé, et pour la préparation du match de vendredi.

Que craignez-vous le plus de la part de votre futur adversaire ?

On craint toutes leurs forces : une grosse motivation, un pack très puissant. Ils sont venus nous battre l’année dernière à Jean Bouin, on sait donc qu’il y a pas mal d’aspects sur lesquels il va falloir être très bon, voire excellent. Pendant les matches de phase finale, il faut être encore meilleur que lors de la saison régulière, se surpasser et monter d’un cran.

On lui a posé la question, et Lorenzetti a répondu que s’il devait prendre un joueur au Stade Français, ce serait Parisse. Qui choisiriez-vous si vous pouviez avoir un joueur du Racing ?

Très franchement, je ne saurai pas vous dire. Je suis un peu plus concentré sur mon effectif.

Comment jugez-vous vos relations avec votre homologue ?

On n’a pas énormément l’occasion de se croiser. Mais nos relations sont plutôt apaisées par rapport à ce qu’elles étaient il y a trois ans.

A votre arrivée il y a quatre ans, vous avez déclaré vouloir remettre le Stade Français à sa place, c’est-à-dire en phases finales. Quelles sont vos ambitions pour le Stade Français à moyen terme ?

Pour inscrire le club sur la durée et dans la pérennité, il est indispensable de se battre pour le titre tous les ans. La reconstruction passe par là. On y arrive pour la première fois depuis mon arrivée. Ce qu’il faut, c’est rester en permanence à ce niveau-là, que nos supporters espèrent chaque année accéder à la finale et au titre.

Avez-vous des éléments sur les rumeurs qui circulent, envoyant Jeff Dubois (entraîneur des arrières Stade Français) comme qu’adjoint de Guy Novès à la tête du XV de France ?

Je n’ai absolument aucune information sur le processus de nomination du nouvel entraineur du XV de France. Ni sur l’éventuel appel de Jeff Dubois, donc on verra bien. Si j’ai bien compris, on en saura plus cette semaine.

De manière très discrète et efficace, vous avez mené un recrutement avec beaucoup d’étoiles pour la saison prochaine. Est-ce terminé ou doit-on s’attendre à une ou plusieurs autres arrivées ?

Je pense qu’il y a encore un ou deux joueurs à venir, qui n’ont pas encore été annoncés.

L’ailier finisseur et devant ?

Plutôt derrière.