
Rugby: la FFR en dit plus sur les aides que vont recevoir les clubs en difficulté
Traditionnellement, les fins de saisons sont l’occasion pour les clubs amateurs de faire quelques recettes supplémentaires comme les phases finales, les buvettes, les fêtes de clubs et des écoles de rugby. Ces moments festifs et importants dans l’économie du monde amateur vont être tronqués ou simplement annulés, en raison de la suspension des matchs pour cause de coronavirus.
En plus de ces difficultés voire impossibilités de finir la saison, se profile la saison suivante. Car l’effet de souffle de cette crise sanitaire sur l’économie va impacter nombre d’écosystèmes gravitant autour des clubs, comme les subventions publiques, les partenariats privés, le sponsoring qui vont devoir faire face à d’autres priorités en terme d’investissement.
Interrogé sur le plan d'aide de 35 millions d'euros annoncé par Bernard Laporte pour aider le rugby amateur, Serge Simon assure que celui-ci ne repose pas sur de supposés bénéfices de la future Coupe du monde en France, en 2023.
Des aides qui ne reposent pas sur la Coupe du monde 2023
"L’organisation de la Coupe du monde en 2023 n’est pas du tout sollicitée dans ce schéma-là, insiste le vice-président de la FFR. C’est sur le budget fédéral. De plus, il faut aussi aborder le volet réglementaire. Après le bureau fédéral qui se réunit ce week-end, on communiquera sur le train de mesures prises pour faciliter la vie des clubs que l’on a appelé 'un plan de simplification optimale'."
Serge Simon détaille quelques exemples: "Les clubs ont l’obligation de recruter et former des arbitres sous peine de ne pouvoir participer à certaines compétitions, ils doivent présenter un minimum de licenciés dans les catégories de jeunes sous peine de ne pas avoir accès à des compétitions etc… On devrait revenir et annuler pour une année ce genre d’obligations et se contenter de dire 'jouez au rugby'. On va mesurer l’impact de ces mesures exceptionnelles en cette période exceptionnelle et peut-être en généraliser quelques-unes. La volonté est de faciliter la vie des clubs en cette période douloureuse et en profiter pour faire exécuter un bond en avant à notre fédération."
Ces aides visent à limiter la casse pour la saison prochaine. Mais d'ici là, il faut finir la saison dans des conditions qui s'annoncent délicates. "Sur cette fin de saison, il y aura le maintien de tous les versements en fonction d’une année "normale", ça représente quatre millions d’euros, rassure Serge Simon. Ainsi qu'une suspension de toutes les opérations de collecte qui se font habituellement sur le dernier tiers des licences qui représentent aussi quatre millions d’euros (la partie de licence qui habituellement revient à la FFR sera laissée aux clubs ndlr) ; il y a aussi des prélèvements effectués par les ligues régionales, soit 800 000 euros environ, qui ne seront pas faits. Cela représente donc un effort d’environ neuf millions d’euros sur cette fin de saison."
Une baisse des prélèvements "car on a suffisamment de trésorerie"
Des aides d'urgence, qui seront prolongées la saison prochaine. "Pour la saison prochaine, c’est assez clair à énoncer. Le président veut une année blanche en termes de prélèvements, ce sera "un euro rentre au club, il reste au club", rapporte le vice-président de la Fédération. La FFR aura des recettes en moins et compensera aussi pour les ligues. Cela représente à peu près 25 millions d’euros (cotisation licence fédérale, le prélèvement des ligues régionales sur ces licences la cotisation assurance, les droits de mutation… ndlr). Cet argent restera dans les caisses des clubs pour leur faciliter la vie. L’idée à retenir, c’est une année blanche en termes de prélèvements. On le fait car on a suffisamment de trésorerie, de fonds propres pour la faire et aussi pour faire face à d’autres situations à affronter. Cette crise est une circonstance exceptionnelle qui impose une redistribution d’une partie de la richesse de la fédération envers les clubs."