
Montpellier: "On bouffe notre merde", Garbajosa veut croire à l'embellie
Montpellier s’est incliné dans les dernières secondes contre l’UBB ce samedi après-midi (22-23), pour la 10e journée de championnat. Deuxième défaite de la saison à domicile, après le revers contre Pau (23-26), lors de la première journée de Top 14. Xavier Garbajosa a passé une mauvaise semaine. Ami intime de Christophe Dominici (ils faisaient chambre commune lors de la Coupe du monde 1999), l’entraîneur de Montpellier a été très affecté par le décès brutal de l’ancien international.
On l’a d’ailleurs vu en larmes lors de l’hommage à "Domi" en début de match. C’est un Xavier Garbajosa affecté par la défaite et le décès de son ami qui s’est présenté devant la presse.
Xavier, vous perdez dans les dernières minutes un match que vous sembliez tenir, c’est un scénario cruel?
Ça me rappelle des mauvais souvenirs. C’est la deuxième fois, après la défaite contre Pau lors de la première journée. On mange notre pain noir, c’est dur pour les mecs car je n’ai rien à leur reprocher dans l’investissement, bien au contraire. C’est cruel pour eux. Franchement, ce n’est pas mérité.
En terme de contenu et d’intensité, cette défaite n’a rien à voir avec celle de Pau?
On prend un point mais ça reste une défaite. Il faut bannir ce mot-là. Dans l’investissement, dans l’engagement, j’ai vu des mecs qui s’y filaient, qui honoraient le maillot qu’ils portaient. Maintenant il faut se taire, accepter. Passer à côté du vestiaire bordelais, les entendre chanter avec la musique, ça fait mal. Il faut le garder dans un coin de la tête. Il faut revenir lundi au travail, croire en la qualité de ses joueurs là. Baisser la tête, se taire, travailler tous les jours pour que ce groupe soit payé, car je reste persuadé, dans mon for intérieur, que cela va tourner.
Quel était le discours avant ce match, après des semaines perturbées par les problématiques liées au coronavirus?
Aujourd’hui j’ai demandé aux joueurs de s’envoyer, de faire honneur au maillot. Je suis déçu pour eux, vraiment. Je pense qu’ils auraient mérité d’avoir mieux vu la débauche d’énergie. Mais ça ne doit pas être un coup d’arrêt. Bien au contraire. Ça montre ce que cette équipe est capable de faire avec des gamins, des vieux, des recrues, des mecs qui sont là depuis des années. Les internationaux sont revenus avec de l’appétit, ils avaient une vraie envie. Ils ont apporté beaucoup. Ça montre une appartenance à cette équipe, à ce club. Ça me rend fier. Aujourd’hui on bouffe, pardonnez-moi, notre merde. On va la bouffer ensemble. Je reste persuadé qu’avec cet investissement, cet état d’esprit conquérant, on se fera respecter.
On vous sent très affecté ce soir, plus que lors des précédentes défenses?
Ça n’a pas été une bonne semaine, pour les raisons que vous savez. Je suis déçu pour les mecs, déçu parce que j’ai perdu un ami. Je ne dis pas que gagner un match aurait changé les choses mais… c’est très personnel le drame de Christophe, c’est dur mais je ne me suis par servi de cela pour la préparation de la semaine. Il faut baisser la tête, avancer, continuer à croire en nous parce que la saison ne s’arrête pas là malgré ce que l’on peut entendre dire. Il y a de la qualité dans ce groupe, j’en suis persuadé et ils vont le démontrer.
Vous sentez-vous menacé ce soir?
On est toujours menacé parce que la vérité d’un jour n’est pas celle d’après. Gagner, perdre, ça fait partie de nos aléas, de nos problématiques d’entraîneur. Il y a un président, un directeur sportif, ils prendront la décision qu’ils pensent la meilleure pour le club, l’équipe. On est toujours menacé à court, moyen, long terme. Tant que je suis là, je donnerai le maximum, comme j’essaye de la faire depuis que je suis arrivé.