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Montpellier dans la cour des grands

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Au terme d’un match typique de phase finale, tendu et accroché, Montpellier signe un véritable exploit en allant s’imposer en barrages (17-18) sur la pelouse de Castres. Les Héraultais joueront les demi-finales pour la première fois de leur histoire. Ce sera face au Racing.

79e minute. Castres est mené d’un point par une équipe de Montpellier en passe de réaliser le plus bel exploit de son histoire. A 40 mètres sur la droite des poteaux, l’arrière tarnais Romain Teulet a la pénalité de la gagne au bout du pied. Il entre dans la « routine » qui lui a permis de devenir le meilleur marqueur de l’histoire du championnat de France. Le ballon passe à côté. Montpellier exulte. « On plane, hurle le capitaine héraultais Fulgence Ouedraogo. Jouer une demi-finale à Marseille au Vélodrome face à Marseille, c’est extraordinaire.» Ouvreur fraîchement appelé à mener le jeu du XV tricolore pour la Coupe du Monde, François Trinh-Duc troquait presque la tunique de Zorro pour celle de Bernardo : « Je n’ai pas de mots. J’ai usé tous mes superlatifs la semaine dernière (après la victoire face à Toulon, ndlr). C’est indescriptible. » Dans un vestiaire fier d’avoir survécu à l’enfer d’une forteresse Pierre Antoine terrassée pour la première fois de la saison, les voix se déchaînent. « On a chanté, raconte l’arrière Benjamin Thiery. C’était le cri de l’âme du groupe. On y a mis du cœur, parce que celle-là, elle vient de loin. »

18 points pour Bustos

Bizut des phases finales, Montpellier rêve éveillé au milieu des grands du Top 14. « On n’a pas l’habitude d’être là, s’étonnait le coach Eric Béchu. On va retrouver Toulouse, Clermont et le Racing dont les ambitions affichées sont d’être champion de France. C’est un rêve. » Cette qualification, les Héraultais broyés en mêlée fermée, en témoigne l’essai de pénalité encaissé à la 40e, sont allés la chercher au courage. Rapidement mené suite à un essai de Diarra (5e), Montpellier s’est accroché sans jamais laisser les Tarnais prendre le large. « Le début de match a été difficile, raconte Ouedraogo. On s’y attendait, on savait qu’il fallait être patient. On prend un essai rapidement, on reste solidaire, conquérant. »

Castres, incapable de concrétiser ses temps forts et de profiter de deux périodes de supériorité numérique, est puni à chacune de ses fautes. Montpellier, sevré de grands espaces s’en est remis à la botte d’un Martin Bustos Moyano auteur de tous les points de son équipe. « Robocop », l’habituel surnom attribué à Teulet, était cet après-midi argentin, au désespoir d’un Laurent Travers abattu à la fin du match. « C’est douloureux, on est très amer, avouait le coach castrais. Tout le monde a usé de plusieurs ficelles, et elles ont bien fonctionné, sur le terrain et en dehors. Donc bravo aux Montpelliérains. »

Les hommes de Fabien Galthié s’attaqueront dans deux semaines au Racing, 2e de la saison régulière en demi-finale. Des Franciliens privés d’un certain Sébastien Chabal. Après l’improbable faillite de Teulet, un nouveau signe de la réussite du futur champion ?