
Les secrets du renouveau parisien

Le Stade Français a fêté son changement d'entraîneurs par un probant succès sur Castres (44-18). - -
Une victoire, aussi large soit-elle, peut-elle tout effacer, tout régler ? Vu la leçon administrée par le Stade Français à Castres samedi dernier (44-18), la question mérite d’être posée. Elle mettra du temps, beaucoup ou pas d’ailleurs, cela dépendra forcément des performances futures des Parisiens, pour connaître des éléments de réponse. Max Guazzini ne déclarait-il pas après le match, fidèle à lui-même et à ses propos imagés : « Une hirondelle ne fait pas le printemps » ? Visiblement, il est trop tôt pour parler de renouveau dans les rangs du Stade Français. Pourtant, ce dernier est déjà palpable.
Face à Castres, Paris s’est emparé du point de bonus, son premier cette saison. Un signe, assurément. Mieux, sur la pelouse de Jean-Bouin, le Stade Français s’est comporté en bloc-équipe. « On essaie de développer une idée générale et de l’appliquer, commente Jacques Delmas. Les joueurs m’apportent leurs expérience du club, moi mon expérience et mon avis d’entraîneur. Il y a une nouvelle vie de groupe qui se met en place avec des rapports de confiance, d’échange. »
Dans cette nouvelle ère, les deux entraîneurs partagent la même vision des choses. Ce n’était plus vraiment le cas du temps d’Ewen McKenzie et de Christophe Dominici. Ce dernier, contrairement au technicien australien, calquait sa philosophie de jeu sur la valeur de l’adversaire. Au fil des semaines, une véritable scission avait pris forme au sein du groupe parisien, entre avants et lignes arrière.
Des entraînements plus pointus
Désormais, tout le monde parle le même langage et pratique le même rugby. Les entraînements sont plus pointus. Sous la férule de Denis Faugeron, les fondamentaux offensifs ainsi que les bases défensives sont inlassablement répétés. Le moindre détail n’est pas mis de côté, mais amplifié. Pour preuve, le premier débriefing vidéo du groupe a duré deux heures… juste pour décortiquer la première période du match contre Castres ! « Ils sont en train de nous montrer ce qui n’a pas été dans le détail, confesse le demi de mêlée stadiste Julien Dupuy. Cela prend du temps. Ils veulent mettre en place leurs idées. On travaille bien à l’entraînement que ce soit devant ou derrière. Il n’y a que des choses positives. »
Pourtant, tout n’est pas réglé. Certains cadres sont blessés, en méforme (Arias, Liebenberg, Beauxis…) ou suspendus (Parisse). L’avenir de Christophe Dominici, censé occuper un poste au sein du club, n’est toujours pas défini. Mais aujourd’hui, le Stade Français semble au-dessus de tout ça. Une victoire samedi après-midi face à Bourgoin confirmerait cet état d’esprit persistant.