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Les coulisses du sacre du Stade Français

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Invité du Super Moscato Show ce lundi soir, Gonzalo Quesada nous a raconté les coulisses du titre de champion de France du Stade Français. De la préparation à l’après-match, le manager argentin dépeint l’histoire d’une fin de saison en apothéose.

Le moment où tout a basculé : le match contre le Racing-Métro

« Quand on bat le Racing en fin de saison (28-19 lors de la 24e journée, le 10 mai), j’ai un peu craqué d’émotion dans le vestiaire, car j’ai réalisé qu’on avait une vraie force dans l’équipe. Pas seulement une qualité de jeu, un groupe, mais aussi une âme qui prenait une dimension assez forte. Je me disais que si on n’avait pas de blessés, on n’allait pas juste se qualifier dans les six. Mais ça je l’ai gardé pour moi... »

La préparation de la finale : insouciance, souvenirs et larmes

« On a profité du fait que beaucoup de jeunes sont assez insouciants. On s’est appuyé sur ça, plutôt que de les mettre dans une bulle. J’ai beaucoup échangé avec Sergio Parisse pour les emmener vers cette sérénité. Les jeunes venaient nous demander à quel moment on stresse vraiment ! On est allé dans un hôtel très sympa pour une mise au vert de deux nuits, pour donner un contexte un peu plus important. On ne peut pas se contenter de 80 minutes sur une finale. Il faut garder des souvenirs, et il y a même Canal + qui a proposé de laisser une caméra. Je voulais qu’on puisse avoir une trace, un souvenir. On a fait venir tous les joueurs de l’équipe avant la finale, ce qui est assez rare. Quand tu es en finale, tout le monde est content, mais quand tu ne fais pas partie du groupe, c’est chaud. Je l’ai vécu donc je sais à quel point c’est dur. Donc on les a tous invité pour la cérémonie de remise des maillots. A l’image de notre belle saison et de notre petite histoire, je ne voulais pas faire venir de glorieux anciens, donc on a fait un petit truc entre nous et 99% des joueurs sont venus. Ils avaient les larmes aux yeux, c’était très sympa. »

Le match : dix dernières minutes très compliquées

« C’est une finale, il n’y a jamais de grandes envolées. Mais il y avait de l’engagement, de l’agressivité, on a compris qu’ils voulaient vraiment nous prendre à la gorge et ne pas nous laisser avancer. On avait pris le risque de remettre la même équipe qu’en demi-finale, donc ça s’est senti en deuxième période. C’est ça qui a été dur à gérer, mais à la fin, on ne l’a pas volé ce titre. On a même eu le chemin le plus dur pour conclure la saison. Je retiens l’état d’esprit car à la fin, les joueurs étaient cuits. Dans les dernières minutes, on commençait à ne plus jouer que sur les valeurs, le réservoir était vide. Ils ratent la pénalité de l’égalisation à 9-9 et je savais que ça allait être très compliqué s’ils égalisaient. S’il avait enquillé cette pénalité, j’avoue que ce serait devenu très compliqué... »

L’après-match : une dernière réunion avant les vacances

« On est monté très haut après avoir gagné contre Montpellier et assuré notre place dans les six. On a gagné le barrage contre le Racing et on a essayé de garder les pieds sur terre pour ne pas s’enflammer, et quand on a battu Toulon en demies, le niveau de confiance est encore monté d’un cran. Et là, il a fallu redescendre. C’était le job du staff. Mais après la finale, on les laisse voler... Ce matin, j’avais convoqué tout le monde à midi pour laisser large tout en sachant le risque de que je prenais. Et j’en ai retrouvé deux-trois dans les canapés de notre salle de vie, qui étaient déjà en place pour ne pas rater la réunion ! »