
Le meilleur de l’année 2015 : la renaissance de Carter

- - AFP
Une gueule d’ange, un regard apaisé mais surtout, une science du jeu restée intacte. C’est en grande pompe que Dan Carter a fait son arrivée au Racing 92 fin novembre, avec l’aura d’un champion du monde éblouissant en Angleterre pour le deuxième sacre consécutif des All Blacks. « C’est encore plus un évènement parce qu’il a été le meilleur joueur de la Coupe du monde, résume Denis Charvet, membre de la Dream Team RMC Sport. Il a fait gagner presque à lui tout seul la Nouvelle-Zélande. »
Le 14 décembre, pour sa première interview radio en France depuis son arrivée en terre francilienne, l’ouvreur confiait sa hâte à l’idée de découvrir le championnat de France. Mais aussi la vie parisienne, qui lui offre un cadre plus paisible que dans son pays natal. « Il est beaucoup plus facile de se balader tranquille dans Paris qu'en Nouvelle-Zélande, insistait Carter. En Nouvelle-Zélande, on est assez dingue avec notre rugby. C’est un truc de fou, on l'aime tellement que ça en devient difficile de s'en échapper. »
Une signature avant son retour au sommet
Il y aurait pourtant de quoi créer l’émeute, même en France. Le joueur de 33 ans a sonné la révolte alors que les Blacks étaient en difficulté face à l’Afrique du Sud en demi-finales, a été le grand bonhomme de la finale face à l’Australie, a joué les métronomes durant toute la compétition... Avant de repartir fort logiquement avec le trophée de meilleur joueur du tournoi. « Mais le paradoxe, c’est qu’il signe au Racing en 2014, rappelle Denis Charvet. Il n’est donc pas encore au sommet de sa carrière puisqu’il n’a pas gagné la première Coupe du monde à cause d’une blessure. Donc s’il ne gagne pas et ne réussit pas celle-là, on ne dit pas de Carter aujourd’hui que c’est un monstre du rugby. »

Charvet : « Je crois que ça a été une libération pour lui de signer au Racing »
C’était finalement un sacré pari qu’avait pris le Racing l’an dernier en décembre : celui de faire signer un joueur sur le déclin, qui aurait mis un terme à sa carrière sans les encouragements de son épouse. Un pari d’ores et déjà réussi, avant même que Dan Carter ne finisse de convaincre les sceptiques dès sa première apparition avec les Racingmen face à Northampton. A bientôt 34 ans, Carter s’installe dans un rôle de super joker de luxe, entouré d’un cocon néo-zélandais. « C’est tout simplement un très grand champion, résume Denis Charvet. Il a changé, il a mûri. Ce sourire qu’il a sur son visage fait de lui un autre homme. Je crois que ça a été une libération pour lui de signer au Racing. Il s’est dit : "Maintenant, je n’ai plus qu’une chose, c’est gagner la Coupe du monde". »
Un visage serein qu’affichait Dan Carter lors de son entretien accordé à RMC Sport : « On joue toujours pour l'amusement. (…) Je continuerai aussi longtemps que je pourrai jouer à un haut niveau, ce qui est actuellement le cas, en évoluant au sein d'une équipe de qualité, dans une compétition formidable. Vous voulez toujours vous améliorer. On vieillit mais il faut redoubler d'efforts, être un peu plus malin à chaque fois et essayer de tout faire pour rester au plus haut niveau. » Un peu comme l’avait fait Jonny Wilkinson à Toulon. « Il peut faire une fin à la Wilkinson, considère Denis Charvet. C’est-à-dire porter le Racing très haut et jouer libéré. » Reste une difficulté, son apprentissage du Français… « Je suis très heureux d'être ici en France. C'est à peu près tout ce que je peux vous dire en français ! ». Espérons que ses progrès linguistiques seront aussi concluants que ses performances sur le terrain. Histoire de se mettre un peu plus dans la poche un public qui n’a déjà d’yeux que pour lui.