
Laporte dans l’œil du cyclone

Bernard Laporte - -
Difficile pour Toulon de passer inaperçu en ce début de saison. Entre un recrutement très haut de gamme (Michalak, Masoe, Mermoz, …) et un début de championnat parfait avec deux victoires en autant de matches, le RCT est en pleine lumière. Et lorsqu’ils ne souhaitent pas forcément l’être, les Varois sont mis sur le devant de la scène par leurs adversaires. Ce week-end, c’est Jacky Lorenzetti, le président du Racing-Métro 92, qui a jeté un pavé dans la mare après la défaite de son équipe face à Toulon (21-23). « Je crois que la partie s’est jouée lorsque Bernard Laporte, l’entraîneur du RC Toulon, pendant la mi-temps, a été voir l’arbitre dans les vestiaires », a-t-il lâché au micro de Canal +.
La raison de la visite du manager du RCT dans le vestiaire de M.Raynal ? Un coup de crampon de Dimitri Szarzewski sur Chris Masoe, contraint de se faire poser vingt points de suture à l’oreille. « Pour avoir arbitré pendant longtemps et pour bien connaître les arbitres, je sais que toutes ces interventions sont inutiles et qu’elles n’ont aucune influence sur l’arbitrage, explique Didier Mené, président de la commission centrale des arbitres. Et c’est pour ça que les gens qui les commentent feraient mieux de s’abstenir parce que c’est ajouter de la parano là où il n’y a pas lieu d’en mettre. »
Novès : « Ça m’interpelle »
L’attitude de l’ancien sélectionneur du XV de France n’a toutefois pas intrigué que Jacky Lorenzetti. Alain Tingaud, président d’Agen, s’étonne lui aussi de ce geste. « On se demande ce qui est légal ou pas car nous n’avons pas le droit d’entrer dans le vestiaire des arbitres à la mi-temps. Mais si certains se permettent de le faire, il va falloir qu’on le fasse aussi », prévient-il. « A partir du moment où je ne m’autorise pas à aller mettre une forme de pression sur l’arbitre, si l’entraîneur adverse se le permet, ça m’interpelle, renchérit Guy Novès, manager général du Stade Toulousain. On doit tous faire les mêmes efforts, même si pour l’entraîneur c’est toujours très dur d’accepter certaines décisions. »
Alors que les braises sont attisées, Didier Mené essaye, lui, d’éteindre le premier incendie de ce Top 14. « C’est banal. Le protocole veut que, si on veut parler à l’arbitre à la mi-temps, on doit le faire en présence d’un membre de l’autre équipe. Là, ça n’a pas été respecté, mais c’est anecdotique, lance-t-il. Je ne comprends pas du tout cette parano. Que ça puisse provoquer de l’émoi, ça me dépasse. J’ai vu d’autres clubs intervenir auprès des arbitres dans le tunnel l’an dernier, y compris le Racing, et on n’en a pas autant parlé. » Une preuve de plus que Toulon n’est décidément pas un club comme les autres.