
La crise aux Basques

Serge Blanco - -
Si ce n’est pas un début de crise, ça y ressemble fortement. Au lendemain de la défaite à domicile (la troisième de la saison après Castres et Perpignan) face à Montpellier (30-23), dimanche, Serge Blanco a tenu « une réunion normale », selon ses dires, avec son staff et ses joueurs, ce lundi matin. A 9h30, le président et l’entraîneur, Patrice Lagisquet, se sont entretenus avec leurs troupes pendant une vingtaine de minutes pour faire « prendre conscience » de la gravité de la situation dans laquelle se retrouve le club, lanterne rouge du Top 14. A la sortie, les mines étaient aussi grises que le ciel pluvieux du Pays basque. Aucun joueur n’a pris le temps de s’entretenir avec la presse.
Blanco : « On ne va pas aller se suicider ! »
Vers 12h30, le président biarrot, Serge Blanco, a mis fin au mutisme de rigueur. Comme il l’avait déjà fait dimanche à la sortie du match en critiquant le coaching de ses entraîneurs. Ces derniers ne sont pas menacés puisqu’aucune réorganisation du staff n’est envisagée. Par manque de moyens, principalement. « Il n’y aura aucun réaménagement. Aucune décision n’a été prise, a-t-il affirmé. Il n’y a pas de crise d’hommes. Il ne s’agit pas d’un problème de personnalité d’untel, ni d’un message qui ne passe pas bien. On veut mettre en place un style de jeu mais un paquet de joueurs s’oublient à un certain moment. On a un effectif à peu près normal depuis quatre matches. Donc, ce match de Montpellier est une tuile supplémentaire, mais on ne va pas aller se suicider. »
Un appel à la révolte est attendu à Trévise, samedi en H Cup (14h30). « On ne va pas faire d’impasse, assure Blanco. Notre public a besoin de vibrer avec cette compétition. » Les Biarrots effectueront le voyage en Italie sans Dimitri Yachvili, absent depuis un mois en raison d’une contusion à une cuisse et qui ne devrait pas effectuer son retour avant le 23 décembre face au Stade Français. Sans l’avouer, le retour du demi de mêlée est particulièrement attendu. Le talent de l’international aurait pu débloquer bien des situations ces dernières semaines. Mais pour le président du BO, le problème ne se situe pas là. Une défaite en Italie, elle, « officialiserait » un peu plus la crise. Sale temps sur le Pays basque !
Le titre de l'encadré ici
Top 14, ton univers impitoyable…|||
Biarritz n’est pas le seul « gros » dans une situation délicate. Son voisin, Bayonne, et Perpignan, qui reste sur sept défaites consécutives, sont aussi à la peine avec seulement trois points d’avance sur la zone rouge. Même le Racing-Métro, candidat au titre actuellement septième, patine comme en témoigne la claque reçue face au Stade Français (29-3). « Le Top 14 est impitoyable ! La compétition monte d’année en années, explique l’entraîneur francilien, Pierre Berbizier. Les places sont chères, que ce soit en haut du tableau ou en bas, ce qui rend cette compétition très difficile. Le moindre passage à vide se paye comptant. Chaque match depuis le début de la saison a son incidence. On s’en est aperçu la saison dernière, on l’a découvert il y a deux ans (lors de la montée du club en Top 14, ndlr). Pour cette troisième saison, on s’aperçoit encore plus que chaque match a son importance et nous sommes remis en question à chacune de ces rencontres. »
N.C. avec L.D.