
L’USAP a du mal au réveil

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Ah ça ils l’ont fêté leur premier Bouclier de Brennus après 54 ans de disette ! Bien fêté même. Très largement fêté. Trop peut-être. Les joueurs de Perpignan ont trimballé le bout de bois à travers toute la Catalogne. Ils l’ont même fait grimper au sommet du mont Canigou, à plus de 2700 mètres d’altitude. Ils ont tellement bringué qu’on s’est demandé s’ils n’avaient pas encore quelques restes de gueule de bois lors en ce début de championnat.
Une petite victoire à la maison contre Bayonne (28-20) et surtout une défaite face à Montpellier (18-12) le week-end dernier. Dans les rangs usapistes, on évoque « des problèmes de concentration, pas de rugby », selon le centre David Marty. «Le challenge c’est de défendre ce titre. Tout va être plus compliqué. Les adversaires vont être plus déterminés, ajoute l’entraîneur Jacques Brunel. Il n’y aura pas un dimanche qui sera simple. » Aujourd’hui à Aimé-Giral, il faudra avoir la tête bien à l’endroit parce que c’est le Stade toulousain qui s’avance.
Les joueurs de Guy Novès sont déjà au taquet depuis la première minute de ce championnat, au contraire des Perpignanais. Ils ont puni Brive, pourtant outsider dans la course au titre avec sa flopée d’internationaux anglais, d’un cinglant 38-0 ! Comme leurs homologues footballeurs de Bordeaux, eux aussi champions, les Catalans ont fait le choix de très peu recruter à l’intersaison. Tout le contraire de leurs adversaires qui ont investi massivement dans des armes lourdes venues d’Angleterre ou de l’Hémisphère Sud. Un choix qui se défend dans un sport où les combinaisons et les automatismes sont l’une des clefs du succès. Mais pour l’instant ça ne tourne pas dans l’huile.
Pas d’inquiétude même si l’avoue Maxime Mermoz, il y a un manque d’agressivité. Est-ce qu’on ne serait pas embourgeoisé avec ce titre de champion de France ? Un petit peu. La machine perpignanaise manque encore de jeu et face à Toulouse roi dans ce domaine, « on ne pourra pas gagner avoue Jacques Brunel, si on n’est pas bon dans ce secteur. » Normalement les examens c’est avant la fête. On saura si l’USAP a bien fait ses devoirs de vacances.