
Des Pumas aux dents longues

Juan Martín Hernández est de retour dans le Top 14 - -
Avec sa gueule d’ange et ses épaules de déménageur, Martin Rodriguez Gurruchaga, que ses copains surnomment « Gurru », est la nouvelle coqueluche des supportrices du Stade Français. L’ancien joueur de la Province de Tucuman incarne la nouvelle génération des Pumas qui vient de débarquer dans le Top 14. « Il va vite, il est bon sous les chandelles et il a un énorme coup de pied », affirme sous le charme son équipier Dimitri Szarzewski. Comme son ainé Juan Martin Hernandez, qui porte désormais les couleurs du Racing-Métro, « Gurru », qui n’est pas encore titulaire, peut évoluer à l’arrière ou au centre.
D’autres nouveaux venus ont déjà montré toutes leurs qualités depuis le début de saison. C’est le cas, du centre du Stade Français Gonzalo Tiesi, passé par les London Irish et les Harlequins. A Montpellier, le centre Santiago Fernandez, formé au prestigieux Hindu-Club de Buenos Aires, et surtout l’ailier ou centre Martin Moyano cassent la baraque depuis leur arrivée. Ce dernier, auteur d’un essai, d’une transformation et de cinq pénalités, a été étincelant lors de la victoire de mercredi face à Toulouse (22-21).
Un ralentissement pour 2012 ?
Cette réussite n’étonne pas Miguel Fernandez, l’agent qui gère la carrière de ces joueurs. « Les Argentins n’ont pas plus la cote que les autres joueurs, souligne-t-il. Mais ils bénéficient de la bonne image de leurs prédécesseurs laissée depuis dix ou douze ans. » Cette image, c’est celle de joueurs relativement bon marché, façonnés par une légendaire grinta ajoutée à une discipline et une certaine rigueur dans leur métier. « J’ai l’habitude de dire que ce sont des amateurs dans l’esprit, mais des professionnels dans la pratique », poursuit Miguel Fernandez. Ce n’est pas un hasard si, avec 31 joueurs, les Argentins représentent l’un des plus forts contingents d’étrangers du Top 14.
Mais cette idylle franco-argentine peut-elle durer ? Pas sûr. L’Argentine va rejoindre en 2012 le Tri-Nations. Les nouveaux talents argentins pourraient bien délaisser le Top 14 et se rabattre sur le championnat du Super 14 qui regroupe les franchises sud-africaines, néo-zélandaises et australiennes. A moins que l’aspect culturel ne fasse pencher la balance en faveur de l’hexagone. « Les Argentins, précise Miguel Fernandez, ce sont des Italiens qui parlent l’Espagnol, mais qui pensent comme des Français. »