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Coronavirus: Boudjellal réitère son coup de gueule contre le rugby français

Dans un entretien accordé au Parisien, Mourad Boudjellal explique en avoir assez des multiples déclarations des acteurs du rugby français sur la manière de finir la saison de Top 14. Pour l'ancien président du Rugby Club Toulonnais, ces questions paraissent bien dérisoires à côté de la pandémie de coronavirus.

Mourad Boudjellal n'est pas du genre à manier la langue de bois. Il l'a rappelé samedi soir en recadrant avec virulence le rugby français sur Twitter. "Christophe, on va voir mourir des milliers de Français dans les prochains jours. Vous pouvez, toi et les autres, fermer vos gueules sur le problème de la reprise du Top 14. Les différentes formules, tes huit points d'avance et la perte de la billetterie, on en parle après", a lancé l'ancien président de Toulon à l'attention de Christophe Urios, entraîneur de l’Union Bordeaux Bègles, qui s'est dit opposé à l'idée de mettre en place une phase finale incluant toutes les équipes du Top 14 en cas de reprise du championnat.

Au-delà des propos d'Urios, ce sont toutes les prises de positions des acteurs du rugby sur les moyens de finir la saison qui exaspèrent Boudjellal. "Je trouve ça indécent. On n'est pas dans la prévision, mais dans la prédiction aujourd'hui. Personne ne sait de quoi demain sera fait. Je trouve ça malsain. Si on se sort de cette merde, tout le monde sait que les joueurs ne rejoueront pas avant un mois. Ça laissera largement le temps pour trouver quoi faire. Mais peut-être aussi que dans un ou deux mois, il y aura dix, quinze ou vingt mille morts en France. (...) La vraie problématique, c'est la fin de vie", explique-t-il auprès du Parisien.

"Les points d'économie ne sont pas très difficiles à régler"

En France, l'épidémie de coronavirus a déjà tué 674 personnes. Dans ce contexte, la question de savoir quand et comment pourra se terminer le Top 14 paraît bien dérisoire aux yeux de Boudjellal. "Qu'est-ce qu'on en a à foutre d'être champion de France dans un pays où il peut y avoir des milliers de morts? C'est comme si on vous disait "ça vous intéresse d'être champion dans un pays en guerre?" Non, ça ne m'intéresse pas", insiste-t-il. Après son tweet, Boudjellal a notamment vu le président d'Agen, Jean-François Fonteneau, lui répondre en mettant en avant les enjeux économiques qui pèsent sur certains clubs en cette période de confinement. 

"Lorsque met 100 personnes en chômage partiel dans un club et que l’on voit l’avenir s’assombrir comme pour toutes les entreprises on s’inquiète", a répliqué Fonteneau. Mais pour Boudjellal, "les points d'économie ne sont pas très difficiles à régler". "Il faudrait d'abord demander à la Ligue de réduire son train de vie sur les prochaines années, d'abandonner des projets onéreux. Elle garde une bonne partie des droits TV pour son fonctionnement ou des commissions peu utiles. Il faudrait réduire le nombre de contrats pour faire jouer plus de jeunes", assure-t-il, expliquant que "les solutions à la fin de saison et aux problèmes économiques des clubs sont bien moins compliquées à trouver que ce putain de remède à cette merde".

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RR