
Conflit LNR-FFR: les menaces de Laporte dans une lettre aux clubs de Top 14
Dans deux semaines, le XV de France est censé affronter le pays de Galles en match amical, dans le premier de six matchs programmés pour les Bleus jusqu'en décembre. Une rencontre - et plus largement une fenêtre internationale - au coeur du conflit qui oppose la Fédération française de rugby à la Ligue nationale de rugby.
Alors que le Conseil d'Etat a appelé les deux camps à se mettre d'accord sur le nombre de matchs à disputer, la LNR estimait "nulles et non avenues" les convocations envoyées sans accord des deux parties. Réponse de la FFR dans un courrier adressé aux clubs... qui prend des allures de menaces. Un document que s'est procuré RMC Sport.
Le règlement de World Rugby
Bernard Laporte s'appuie sur un point du règlement de World Rugby, qui prévoit que "si un joueur n'est pas libéré, [...] ledit joueur n'aura pas le droit de jouer pour un quelconque organisme ou club de rugby pendant la période durant laquelle il a ou devrait avoir été présent au sein de l'équipe nationale ou du groupe national plus 10 jours après ladite période".
Le ton se fait ensuite plus pressant... voire menaçant. "Très concrètement, il en résulte que si la FFR devait constater le 19 octobre 2020 (date du début de convocation ndlr), que des joueurs qu’elle a sélectionnés dans l’exercice de son droit de libération n’étaient finalement pas libérés à partir de cette date, elle serait tenue de suspendre les cartes de qualification de ces joueurs, sauf à violer ses propres engagements envers World Rugby", précise le président de la FFR dans sa lettre de quatre pages.
"Les joueurs concernés ne seraient donc plus autorisés à participer à l’un quelconque des championnats organisés ou autorisés par la FFR, parmi lesquels les championnats professionnels dont l’organisation et la gestion ont été subdéléguées par elle à la LNR", écrit-il ensuite en gras. A noter que le nombre de matchs internationaux sur cette période, principal point de désaccord de la Ligue, n'est pas abordé.
"Pas question de posture, mais bien de droit et de raison"
Bernard Laporte assure par ailleurs à avoir concédé certaines choses à la LNR au cours de leur dialogue commun, consentant "à libérer certains joueurs à certains moments au cours de la période de libération alors même qu’elle n’y était pas obligée".
"Il n’est pas question de posture, mais bien de droit et de raison", conclut le dirigeant de la Fédération fraîchement réélu, après avoir donné le sentiment d'un XV de France presque pris en otage: "Si la situation de blocage devait persister, l’équipe de France et les clubs professionnels seraient évidemment perdants puisqu’aucun ne pourrait finalement utiliser les joueurs sélectionnés mais non libérés, lesquels seraient d’ailleurs les plus directement et durement impactés", juge Bernard Laporte. Le feuilleton ne semble pas près de son terme.