
Clermont tient son Bouclier !

Après 74 ans d'attente, les Clermontois ont enfin brandi samedi soir le Bouclier de Brennus - -
La place de Jaude va recevoir une visite qu’elle n’attendait plus. Celle de ce Bouclier de Brennus qui s’est refusé à Clermont malgré dix finales disputées depuis 1936. Pour autant d’échecs qui ont frappé l’ASM du sceau de la malédiction, lui valant le statut de « Poulidor » du rugby. Soixante-quatorze années de frustration qui se sont envolées d’une victoire conquise hier au Stade de France contre les champions de France perpignanais (19-6).
Bien décidés à rayer d’un trait jaune la litanie des rendez-vous manqués, dont trois de suite, les Clermontois attaquent la rencontre tambour battant. Après une première pénalité manquée, Morgan Parra concrétise la domination de sa formation en ouvrant la marque, des 22 m face aux poteaux (11e). Cinq minutes plus tard, le capitaine auvergnat Aurélien Rougerie initie un splendide mouvement, relayé par Floch et James, stoppé à quelques mètres de la ligne. D’une passe intérieure, Parra envoie Nalaga aplatir en force. La concrétisation logique d’un premier quart d’heure entièrement auvergnat.
Dominés dans l’impact physique et l’occupation du terrain, les Catalans se maintiennent à flot en concrétisant leurs rares incursions dans le camp adverse. Héros de la demi-finale contre Toulouse, Porical ramène ainsi les siens à quatre longueurs grâce à deux coups de pied (27e). Mais, une pénalité de Parra plus tard (28e, 6-13), l’arrière perpignanais manque l’occasion de réduire la marque juste avant la pause. Les champions de France peuvent tout de même s’estimer heureux de ne regagner le vestiaire qu’avec sept points de retard.
Probablement secoués par leur entraîneur Jacques Brunel, les Sang et Or reviennent armés de meilleures intentions au second coup d’envoi, provoquant deux nouvelles pénalités. Pour deux nouveaux ratés du buteur catalan Jérôme Porical (47e, 59e). Parra, lui, ne tremble pas et envoie sa quatrième pénalité entre les perches (61e). Floch y a va ensuite d’un drop monstrueux des 40 m pour offrir un matelas de 13 points à Clermont (70e). Une action entachée d’une faute d’arbitrage, Nalaga ayant joué rapidement une touche qui aurait dû revenir à l’USAP.
Déjà pas malheureux dans ce domaine en barrage contre le Racing et en demi-finale contre Toulon, Clermont avait bien le souffle du destin dans le dos cette saison. Il était 22h30 précises hier quand M. Berdos a sifflé la fin de la finale et donné le coup d’envoi d’une folle nuit clermontoise. Enfin.