Beauxis, retour en grâce

Avec 58 points inscrits en deux titularisations, Lionel Beauxis effectue un retour en forme fracassant du côté de Toulouse. L’ouvreur se rappelle au bon souvenir de Philippe Saint-André à quelques jours de la première annonce de groupe du nouvel entraîneur des Bleus.

Il y a d’abord eu les 28 points passés à Montpellier le 23 décembre dernier. Puis Lionel Beauxis a récidivé ce vendredi contre Bayonne. Auteur de huit pénalités et deux drops, l’ouvreur a porté son compteur personnel à 58 points en huit jours. Alors forcément, du côté de Toulouse, on se frotte les mains. « Il faut qu’il continue sur sa bonne lancée et qu’il engrange de la confiance », glissait l’entraîneur Yannick Bru. Lui préfère ne pas s’enflammer, d’autant que ses premiers pas dans la Ville Rose n’ont pas été faciles. « Tout est fait pour que je sois mis dans les meilleures conditions possibles. Je me sens à l’aise ici », consent-il.

A 26 ans, l’ancien grand espoir du rugby français semble se découvrir une nouvelle jeunesse. Vainqueur du Bouclier avec le Stade Français en 2007, le Tarbais n’avait pourtant pas choisi la facilité en se frottant à la concurrence toulousaine. Pas de quoi effrayer celui qui a cohabité pendant trois saisons avec Juan Martin Hernandez. Un coup à l’arrière, un coup à l’ouverture, les deux hommes se sont tour à tour mis au service de leur équipe. Alors aujourd’hui, l’Argentin ne s’étonne pas de la réussite de son ancien coéquipier. « Lionel peut faire tout ce qu’il veut sur un terrain, glisse le Racingman. Il a certes un jeu au pied phénoménal, mais pour moi il est tout aussi bon à la main. »

Seulement quinze sélections

Absent des carnets de Marc Lievremont qui lui a préféré François Trinh-Duc, l’ancien Palois espère avoir marqué des points auprès de Philippe Saint-André. Car avec quinze sélections au compteur, Beauxis n’est jamais parvenu à s’installer durablement dans le groupe France. Même si Bernard Laporte l’avait aligné à l’arrière de l’équipe victorieuse contre les Blacks en quarts de finale de la Coupe du monde 2007. « Quand on gagne à Cardiff, c’est en grande partie grâce à lui. Beaucoup de gens l’avaient oublié », souligne Laporte. Ancien coéquipier à Pau, Damien Traille ne se fait d’ailleurs pas de souci : « Il commence à prouver qu’il a l’ossature pour tenir ce rôle à Toulouse. S’il continue comme ça, il n’y aura pas de souci pour l’équipe de France. »

Depuis un test match en Australie en juin 2009, Beauxis n’a pourtant plus porté le maillot bleu. Quatre années de blessures et de doutes depuis 2007 et seulement trois sélections de plus. Le 5 janvier prochain. Philippe Saint-André dévoilera sa première liste avec les 30 noms des joueurs retenus pour le stage de préparation (24 au 26 janvier) au Tournoi des VI Nations. Après l’intérim de Morgan Parra pendant la Coupe du monde et la compétition en demi-teinte de François Trinh-Duc, Beauxis pourrait se voir accorder une nouvelle chance. Avec un objectif très simple : « Retrouver ce maillot qui me fait vibrer ».