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Le métronome Barrett, l'entrée de Serin, la finition tricolore: les tops et les flops de France-Nouvelle-Zélande

Beauden Barrett

Beauden Barrett - AFP

Au terme d’un combat globalement dominé par la France, la Nouvelle-Zélande s’est imposée avec de la réussite face à un XV tricolore valeureux, mais victime du réalisme froid des All Blacks, emmenés par un bon Beauden Barrett à l’ouverture.

Les TOPS

Beauden Barrett

L’ouvreur néo-zélandais a réalisé un début de match parfait. A l’origine de l’essai d’Israel Dagg dès la 7e minute de jeu grâce à une ouverture bien sentie au pied vers Savea, le buteur des All Blacks a ensuite fait le boulot en transformant, avant de passer une pénalité à 37 mètres (17e). Elu meilleur joueur du monde en 2016, Beauden Barrett n’a pourtant un taux de réussite que de 67% sur l’ensemble de l’année. En deuxième période, il fait preuve de malice sur l’interception de la passe de Camille Lopez, pour s’offrir un essai de 90 mètres, qu’il transformera lui-même (43e). Il assurera le service minimum avec deux transformations. Dans une formation où aucun élément n’a réellement brillé malgré la victoire, il a le mérite de n’avoir jamais perdu le fil.

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L’entrée de Baptiste Serin

Même si son apparition correspond à la période la plus dominée par les All Blacks (48e), avant l’heure de jeu, avec notamment l’essai de Faumuina (58e), Baptiste Serin a amené beaucoup de fluidité dans les enchaînements tricolores. Rusé, il joue vite une pénalité au sortir d’un maul tricolore et se permet d’offrir une magnifique chistera à Louis Picamoles pour le seul essai français (62e), prenant la défense néo-zélandaise à contre-pied. La vision du jeu du demi de mêlés bordelais a incontestablement fait du bien au XV de France qui manquait de jus depuis le retour des vestiaires. Un joueur de grande classe, qui est certainement l’avenir des Bleus dans ce domaine, avec son gabarit à la Fabien Galthié. Il permet à la France de recoller en fin de match (24-19), en plus d’avoir beaucoup donné dans la débauche d’énergie en défense.

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La réussite au pied des Français

Battus au pied face à l’Australie au Stade de France il y a une semaine (25-23), les Français se sont bien rattrapés dans l’exercice, avec un 100% pour Maxime Machenaud en première période (2/2). Baptiste Serin l’a ensuite imité en passant une pénalité dès son entrée en jeu (50e), avant de transformer un essai qu’il a offert à Louis Picamoles sur cette sublime chistera après l’heure de jeu (62e). Il permettra enfin aux Bleus de recoller à cinq points sur une nouvelle pénalité en fin de match (77e). Pas rancunier d’avoir été laissé sur le banc par Guy Novès, convaincu par Maxime Machenaud à la mêlée face à l’Australie et aux Blacks, Baptiste Serin n’a pas été avare d’efforts défensifs de surcroît. Petit bémol en revanche pour les Bleus sur le jeu au pied, trop peu utilisé pour le coup.

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Les FLOPS

La finition tricolore

Au terme d’une partie où le XV de France n’aura pas démérité en termes d’engagement, la première période laisse tout de même des regrets. Alors que les Blacks ont concrétisé leur seule réelle occasion des 40 première minutes sur l’essai d’Israel Dagg, les Bleus ont, eux, manqué plusieurs opportunités dans les cinq mètres adverses. Camille Lopez s’est fait pousser en touche à quelques encablures de la ligne d’essai dès la 9e minute au bout d’un superbe rush français, tandis que Wesley Fofana ne parviendra pas à maîtriser la passe de Vakatawa à deux mètres de la ligne (28e), malgré une belle percée de Machenaud à l’origine. Dans le second acte, le valeureux capitaine Guilhem Guirado échouera à un mètre de l’en-but dans la foulée de l’essai néo-zélandais de Faumuina. Heureusement, Louis Picamoles viendra débloquer le compteur à l’heure de jeu (62e), sur un magnifique service de Serin.

Le malheureux Camille Lopez

Aligné en charnière avec Maxime Machenaud, le Clermontois n’a pas vraiment brillé dans ce match, si ce n’est sur ce rush dès la 9e minute qu’il terminera en touche. Déjà coupable d’avoir raté le drop de la gagne samedi dernier face à l’Australie (défaite 25-23), l’ouvreur tricolore voit sa passe interceptée par Beauden Barrett dans les 22 mètres des Blacks, au cœur d’un temps fort français (43e). Résultat, alors que les Bleus dominaient les débats depuis la fin de la première mi-temps, la Nouvelle-Zélande se détache sur un coup du sort. Dommage pour celui qui a formé une charnière intéressante avec Baptiste Serin en fin de match.

La suffisance des All Blacks

A l’image de la finale de la Coupe du Monde en 2011, la Nouvelle-Zélande n’a pas sorti son meilleur match face aux Bleus. Forte d’une série de 18 victoires d’affilée avant son revers face à l’Irlande il y a trois semaines, la meilleure équipe du monde est apparue suffisante face au XV de France, ne gagnant cette rencontre que sur un réalisme indécent, et sur le talent de Beauden Barrett, élu meilleur joueur du monde cette année. Violents par moments, comme sur ce déblayage dangereux de Savea sur Sébastien Vahaamina (74e). A la fin du match, alors qu’ils pouvaient asseoir leur succès sur une ultime pénalité (73e), les Blacks choisissent la mêlée, avant la dernière tentative réussie de Serin, se mettant ainsi inutilement en danger. On ne retiendra donc pas cette prestation de la meilleure équipe du monde, pas plus que son attitude, à l’instar de l’affront au public du Stade de France, coupable de sifflets nourris au coup de sifflet final.

Damien Chédeville