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Tests d'automne: la réponse de la LNR à World Rugby

En désaccord avec la décision de World Rugby d'étendre la fenêtre internationale pour les tests d'automne, la Ligue nationale de rugby a répondu. Et met en demeure l'instance mondiale, réclamant des précisions sur les raisons de sa décision.

La Ligue nationale de rugby (LNR) a adressé une "mise en demeure" à World Rugby, qui a modifié sans son accord la règle 9 régissant la mise à disposition des internationaux, afin d'étendre la fenêtre des tests d'automne, a appris ce jeudi l'AFP de sources concordantes.

La LNR met en demeure l'instance mondiale, la sommant, "dans un délai de huit jours", de "préciser les conditions dans lesquelles les décisions de World Rugby sont prises, dans lesquelles le contrôle et la détention des sociétés composant le World Rugby est assuré ainsi que d'identifier les personnes contrôlant effectivement ledit réseau ainsi que les flux financiers au sein dudit réseau", écrit sa défense dans une lettre dont l'AFP a eu connaissance.

Des matchs internationaux du 24 octobre au 5 décembre

Faute de réponse, la LNR évoque "toutes les conséquences de droit relatives aux mises en demeure", sans plus de précision. La Ligue, qui gère les championnats professionnels français (Top 14 et Pro D2), reproche à World Rugby d'avoir modifié le calendrier international "sans aucune véritable concertation avec les ligues professionnelles et notamment la LNR".

La décision votée ce jour par World Rugby statuant l’extension de la fenêtre des matchs internationaux du 24 octobre au 5 décembre n’est pas une surprise. C’est une décision déséquilibrée, unilatérale, qui ne prend pas en compte les nombreuses propositions de compromis de la Ligue. 

"A plusieurs reprises, nous avons en effet cherché à instaurer un vrai dialogue entre tous les rugbys dans le but de trouver un accord permettant de préserver la santé des clubs professionnels tout en étant solidaire des Fédérations. Nous sommes donc en désaccord avec cette décision, répond la LNR à RMC Sport. Nous restons constructifs mais nous saurons également tirer toutes les conséquences de ce passage en force et restons mobilisés pour protéger l’avenir des clubs professionnels, indispensables à la performance et l’attractivité du rugby français."

"Inacceptable", jugent les clubs français

L'extension de la fenêtre internationale à sept semaines, dont une de repos, des week-ends du 24 octobre au 5 décembre, au lieu des trois habituellement prévus, est "inacceptable" pour les clubs français auxquels elle "causerait un préjudice économique considérable alors qu'ils sont déjà très durement touchés par la crise sanitaire du Covid-19", écrit encore l'avocat de la LNR.

C'est pour renflouer les caisses des Fédérations, elles aussi mises à mal par la pandémie, que World Rugby a voté jeudi cet aménagement exceptionnel, qui doit permettre aux sélections européennes de terminer le Tournoi des six nations interrompu en mars, puis d'organiser un tournoi inédit qui pourrait inclure deux nations invitées (Fidji, Japon ou Géorgie).

Les clubs du Top 14, qui emploient les internationaux français mais aussi étrangers (Fidjiens, Géorgiens, Argentins, Sud-Africains), estiment avoir déjà consenti à "un effort très important" en acceptant 5 matches internationaux au lieu de 3. Mais la Fédération française de rugby (FFR) estime qu'elle "doit se conformer à l'édiction de cette règle internationale" et donc organiser 6 matches, également souhaités par le sélectionneur du XV de France Fabien Galthié.

La LNR craint également que la modification de la règle 9 prédispose pour les saisons suivantes "l'organisation d'un nouveau calendrier international" préjudiciable au Top 14, qui verrait "une réduction du nombre de dates, une concentration sur une plus courte période et un décalage sur les mois d'été".

La rédaction avec AFP