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Rugby: Six ex joueurs atteints de démence songent à porter plainte contre les instances

Six anciens joueurs retraités ont décidé de rejoindre le groupe de rugbymen ayant décidé d'attaquer les instances, à travers une lettre publiée la semaine dernière. Une initiative qui pourrait déboucher sur une plainte en justice.

L’affaire des commotions cérébrales résonne fort dans le monde du rugby. Ce jeudi, six anciens joueurs atteints de démence, dont des internationaux anglais et gallois, ont annoncé qu’ils allaient se joindre à l'initiative lancée la semaine dernière, contre l'inactivité des instances du rugby sur le sujet.

Ces six joueurs sont actuellement à la retraite. L'ancien international gallois des moins de 20 ans, le centre Adam Hughes (30 ans), s’est joint à la procédure, tout comme l'ancien troisième ligne U21 anglais Neil Spence (44 ans). Hughes avait dû prendre sa retraite en 2018 à 28 ans, en raison de dommages cérébraux causé par des commotions. Les quatre autres plaignants ont souhaité rester anonymes, mais selon l'agence britannique PA, il y aurait un ancien international anglais et un ancien international gallois chez les A.

Huit anciens joueurs britanniques ont décidé d'attaquer les instances

Le 8 décembre dernier, huit anciens joueurs de rugby britanniques ont décidé témoigner, victimes de commotions cérébrales. Parmi eux figurait le talonneur Steve Thompson qui avait raconté n'avoir "aucun souvenir d'avoir remporté la Coupe du Monde en 2003 ou d'avoir été en Australie pour le tournoi". Des révélations que partagent aussi les anciens internationaux anglais Michael Lipman et gallois Alix Popham. Une initiative qui a pour but d’attaquer les instances rugbystiques qui sont accusées de négligences.

En effet, Des signes précoces de démence et de probable encéphalopathie chronique traumatique (une affection cérébrale due aux chocs qui évolue souvent en maladies neurodégénératives) ont été diagnostiqués chez les huit joueurs qui réclament des millions de livres de dommages et intérêts aux autorités, avant une possible action collective en justice qui pourrait déboucher à une plainte. Le cabinet d'avocat Rylands Law, qui représente les joueurs, avait indiqué la semaine dernière être en contact avec 130 joueurs retraités. Ils reprochent aux instances de ne pas avoir pris ce risque suffisamment au sérieux et de n'avoir rien fait pour les en protéger. Dans leur courrier, les avocats des joueurs ont donné trois mois aux instances pour donner une réponse, avant de lancer une procédure judiciaire.

Les fédérations "profondément attristées par les récits personnels courageux d'anciens joueurs".

Ce jeudi World Rugby, la RFU et la WRU confirment la réception de la lettre: "Nous allons maintenant étudier le contenu de la lettre". Les instances mises en cause se disent "profondément attristés par les récits personnels courageux d'anciens joueurs".

Dans leurs communiqués, les fédérations tiennent à rappeler que "le rugby est un sport de contact et bien qu'il existe un élément de risque lié à la pratique de n'importe quel sport, le rugby prend la sécurité et le bien-être des joueurs avec beaucoup de sérieux et leur santé continue d’être notre priorité numéro une. Grâce à l’avancée des connaissances scientifiques, le rugby a développé sa façon de surveiller, d’éduquer et de gérer les commotions à tous les niveaux de pratique", et rajoutent qu’elles ont "mis en place des formations pour les entraîneurs, les arbitres et les joueurs ainsi que des protocoles modèles applicables sur l’ensemble du sport. L’approche du rugby en matière d’évaluation des blessures à la tête et de protocoles commotion a été reconnue et a conduit de nombreux autres sports collectifs à adopter nos préconisations".

ALR avec AFP