
Vente de Béziers: "Un club en péril" selon David Aucagne

David Aucagne (Béziers) - ICON SPORT
David Aucagne, comment vivez-vous cette période de flou pour le club de Béziers?
Je suis allé au stade tous les matins, ce n’était pas vraiment une semaine de vacances. Je m’occupe de ce que j’ai à faire. Le reste, je le laisse aux journalistes et aux autres personnes.
Cela doit être malgré tout difficile de ne pas écouter ou lire tout ce qu’il se dit…
Bien sûr, c’est compliqué. On ne sait pas qui est à la tête du club ou qui le sera, ce que l’on devenir, etc… Ce n’est pas évident mais on ne va pas se plaindre. On fait notre boulot et on attend.
Vous devez tous surtout être impatients de connaitre le verdict…
Oui, c’est ça qui est fatigant. C’est long. Et on ne sait même pas si ça va aboutir. Ce que j’ai du mal à comprendre, c’est qu’on puisse aller jusqu’à la DNACG sans n’avoir rien présenté. Vous mettez un club en péril pendant trois mois, peut-être pour rien du tout. C’est fou.
Si la vente n’aboutissait pas, ce serait un grand saut dans l’inconnu?
Oui, c’est clair. On ne sait pas ce que va devenir le club. Pas mal de monde a rejeté certaines personnes qui étaient pourtant des mécènes depuis longtemps à Béziers. J’ai l’impression qu’il n’y pas eu de respect dans tout…
Quand vous entendez des rumeurs et des noms d’entraîneurs contactés, comment le vivez-vous?
Cela fait partie de notre métier, que j’ai la chance d’exercer depuis presque dix ans. Jusqu’à présent, je n’ai pas eu trop de mésaventures même si je suis parti de Pau, qui est mon club de cœur (en 2016). Je comprenais qu’on ait voulu changer les têtes à un moment donné. Cela fait trois ans et demi que je suis là et c’est déjà pas mal. Des coachs vont arriver et moi, je ferai ce qu’il faut pour retrouver du boulot. Cela fait partie du jeu. Je pense surtout à mes joueurs. Certains ont des enfants en bas âge. C’est surtout ça qui m’inquiète. Si du jour au lendemain, ils sont virés, c’est délicat. Il faut retrouver du boulot et ce sera compliqué. Beaucoup sont dans l’incertitude.
Surtout avec la période des mutations qui s’achève le 15 juillet (hormis pour les joueurs au chômage)…
Oui, ça nous a beaucoup freiné sur le recrutement. Ça met vraiment un club et une saison en danger. C’était déjà compliqué avec le Covid. Béziers n’est pas un club qui roule sur l’or, avec un budget de milieu de tableau, mais les gens arrivent à le monter tous les ans. Des gens derrière mettent des sous en ayant conscience qu’il n’y aura pas de retour, si ce n’est de jouer au rugby.
Beaucoup nous décrivent une ambiance tendue au club ces dernières semaines, au sein même de l’effectif. Qu’en est-il?
L’ambiance n’est pas super… Certains joueurs se posent moins de questions car ils ont dit pu dire oui à l’autre projet. Ils ont pris les devants… Ils ont pris leurs responsabilités. Ce n’est pas une super ambiance. C’est pour ça que j’avais donné cette semaine de vacances à tout le monde. J’avais osé espérer qu’on serait fixé lundi. (Rire) Ce n’est toujours pas le cas.
Avez-vous eu des contacts avec les repreneurs émiratis ou Christophe Dominici?
Non, ils ne m’ont jamais appelé.
Et êtes-vous encore en lien avec vos présidents actuels?
On échange, oui, et on discute. Ils m’ont fait confiance depuis trois ans et demi.