
Vente de Béziers: "On a mis la charrue avant les bœufs" selon Robert Ménard

Robert Ménard, maire de Béziers - AFP
Robert Ménard, en tant que maire, quelle est votre position concernant la possible vente du club de Béziers ?
Comme je l’ai dit depuis le début, je préférerais une solution locale. Le club n’a pas de problème immédiat de survie mais il est structurellement déficitaire. Cela ne peut pas durer comme ça car les actionnaires actuels n’ont plus les moyens de faire face à ce million d’euros perdu chaque année, pour parler clairement. J’ai contacté un certain nombre de gens suffisamment aisés dans la ville pour être des partenaires et reprendre le club. Le problème, c’est que personne n’a dit oui pour remettre deux millions d’euros pendant cinq ans. La seule alternative pour l’instant, c’est ce qu’ont proposé les gens des Emirats arabes unis et ce qui présenté par Christophe Dominici.
Qu’en est-il concrètement ?
Le souci, c’est qu’il faut être sûr que ces gens-là aient les moyens qu’ils assurent avoir. Ça ne voit pas sur la figure des gens s’ils sont riches ou non. Hier (lundi), il y a eu enfin une réunion constructive entre les uns et les autres. Ils ont décidé par le biais de leurs conseils de fournir aux Emiratis, de la part du club, l’ensemble de la situation. Et de l’autre côté, le club a demandé des garanties sur les vrais moyens de ces gens. On aurait dû commencer comme ça. Cela permettrait de calmer les choses.
Les choses ont été faites à l’envers selon vous ?
Oui, on a mis la charrue avant les bœufs. Il faut toujours passer par des avocats qui vous garantissent la confidentialité de tous les documents que vous fournissez à la partie avec laquelle vous discutez. C’est rassurant pour les uns et les autres. Il fallait faire ça, cela n’a pas été le cas. C’est désormais reparti dans le bon sens. Ça ne veut pas dire que ça va se faire mais voilà où on en est.
Vous évoquiez votre préférence à une solution locale mais dans cette discussion, personne ne connait ces investisseurs émiratis…
C’est très difficile de croire complètement au sérieux une proposition quand vous n’avez par exemple pas de garantie bancaire, comme c’est le cas aujourd’hui. Cela n’existe pas dans les affaires. Les avocats sont en train de se parler et j’espère que les uns et les autres vont être rassurés, le club sur le sérieux des investisseurs et les investisseurs sur l’état exact du club pour savoir où ils mettent les pieds. Il fallait commencer par faire ça.
L’entourage des investisseurs évoque la preuve apportée de 10 millions d’euros placés sur un compte séquestre…
Personnellement, je ne les ai pas vus. Mais je serai là jeudi matin pour les rencontrer et avoir des réponses à ces questions. J’ai lu que le dossier était finalisé à 99%, pour ma part je serais plus prudent.
Quels sont vos rapports avec Christophe Dominici ?
Nous avons parlé bien sûr. Je ne connaissais pas particulièrement ce garçon, je savais juste qu’il avait été un excellent joueur. Nous sommes dans les affaires aujourd’hui, ce n’est pas tout à fait la même chose.