
Vente de Béziers: le co-président Valaize regrette "Une campagne de déstabilisation très forte"
Pierre-Olivier Valaize, on entend beaucoup de choses ces derniers jours, notamment après la réunion à Paris ce jeudi sur la possible vente de Béziers à des investisseurs émiratis et un projet porté par Christophe Dominici. Qu’en est-il vraiment?
Si vous lisez beaucoup de choses vraies ou fausses dans la presse, je ne pense pas que le club y soit pour beaucoup car on n’a quasiment pas beaucoup communiqué. Cela n’a communiqué que dans un sens. Pour la première fois, et je dis bien pour la première fois, nous avons rencontré monsieur Christophe Dominici lundi soir à Béziers, non pas accompagné de son avocat comme il l’avait dit, mais de ses associés.
Que s’est-il passé?
Nous avons simplement dit que l’ensemble des actionnaires étaient prêts à discuter pour une reprise du club, si c’était l’intérêt du club et si c’était un beau projet pour le club. Comme nous l’avons toujours dit avec Cédric Bistué (l’autre co-président, ndlr) et les autres actionnaires, nous n’avons jamais été un point bloquant pour la reprise si cela se fait comme il faut dans de bonnes conditions pour la pérennité du club.
Nous avons simplement demandé que cela se passe entre avocats, comme cela se fait pour la reprise normale d’une entreprise, avec la confidentialité et arrêter les articles partout qui disent tout et n’importe quoi, et que ça se fasse avec une lettre d’intention officielle que nous n’avons toujours pas eu cette heure. Il semblerait, dans le communiqué que j’ai lu ce jeudi, qu’ils seraient prêts à faire faire une lettre d’intention. Tant mieux. Dans ce cas, nous travaillerons pour faire avancer le dossier s’ils veulent reprendre et que, de notre côté, nous ayons accès à des garanties qui permettent d’assurer la pérennité du club. Nous n’en sommes que là…
Vous n’avez donc pas encore cette lettre d’intention, mais sans doute dans quelques jours?
Non, nous ne l’avons toujours pas eue. Nous l’avons demandée lundi soir et nous ne l’avons toujours pas cette heure. Je vais en parler avec le Maire (Robert Ménard, ndlr) qui était présent à la réunion contrairement à nous puisque les actionnaires n’étaient pas invités. Nous avons perdu un mois et demi, enfin on va aura peut-être une lettre d’intention et quelque chose qui sera un début de commencement.
C’est dommage qu’il y ait eu entre-temps beaucoup de bruit pour pas grand-chose à cette heure. Ce qui m’importe, c’est que l’on puisse faire avancer notre club, nos joueurs qui ont des contrats et nos entraîneurs avant que l’on ne reprenne lundi le chemin de l’entrainement, plus exactement de la reprise médicale. On doit le faire dans la sérénité. Si quelque chose de bien se trame, cela se fera tranquillement dans de bonnes conditions comme cela aurait dû se faire depuis le début.
Avez-vous le sentiment que les choses ont été faites à l’envers?
Tout a été fait à l’envers avec tout et son contraire annoncé dans les médias. Au club, on a choisi de ne pas communiquer car on ne voulait pas envenimer les choses et que nous avons un club à gérer au quotidien dans des conditions très particulières et beaucoup d’incertitudes sur l’avenir du rugby professionnel en général.
Pour le moment, c’était des pseudo-négociations car il n’y avait rien eu de concret. Il semblerait qu’une lettre d’intention arrive, tant mieux, comme ça on va pouvoir découvrir ce qu’il y a à l’intérieur et voir si on peut faire avancer le club dans le bon sens avec d’autres personnes que nous. Il n’y a pas de souci par rapport à ça. Le plus important, c’est le club.
Le vrai point essentiel, ce sont les garanties bancaires de ces potentiels investisseurs qui doivent être communiquées…
Cela me parait être une évidence! (Rire) On ne va pas avancer s’il n’y a pas de garanties et rien derrière. J’imagine qu’ils en ont s’ils travaillent avec leurs avocats mais, moi à cette heure, je ne les ai pas vues. Je ne mets pas en doute qu’il y en ait mais je ne les ai pas vues… Le Maire, qui était avec nous à la réunion lundi, non plus. Ce sont les avocats qui doivent les voir maintenant (Thierry Braillard, l’ancien secrétaire d’Etat au sport, représente les intérêts émiratis, ndlr). J’espère que les choses se feront comme cela fait dans le monde normal des entreprises, et pas dans le folklore…
Ces dernières semaines éprouvantes vous ont-elles donné envie de quitter le club?
Cela dépend des jours. Les attaques ont été très fortes. On ne les a pas vu arriver. Il y a eu une campagne de déstabilisation très, très, très forte. On n’a pas compris ce qui se passait car nous n’avons jamais été fermés à quoique ce soit.
Une minorité visible donne des signes d’agressivité sur les réseaux sociaux, mais il y a une majorité invisible qui nous envoie beaucoup de textos et beaucoup de courage pour continuer. Pourquoi pour continuer? Car si par malheur la reprise ne se faisait pas, il faut bien que le club continue et qu’on trouve une prenne une autre version pour continuer avec nos moyens actuels, nos joueurs actuels et nos entraîneurs actuels que nous avons choisis et qui sont aujourd'hui perturbés, comme les encadrants du club. Ils méritent plus de respect et de plénitude. Ce qui est compliqué, c’est que les derniers recrutements ont été un peu bloqués par cette agitation médiatique.
Savez-vous qui sont ces investisseurs émiratis?
A l’heure où je vous parle, moi non. Est-ce qu’il y a eu plus d’éclaircissements ce matin? Je n’en sais rien. Je ne dis pas qu’ils n’existent pas et je ne dis pas qu’ils ne sont pas très solides, j’espère le contraire, sinon on aura fait beaucoup de bruit pour pas grand-chose. Peut-être qu’ils seront dévoilés dans les jours qui viennent par le biais des avocats (un proche des émiratis a indiqué ce jeudi à RMC Sport qu’il s’agissait de "gens très sérieux", ndlr).
Avez-vous fixé une deadline pour les négociations?
Non, parce que je ne sais pas ce qu’il y aura dans leur lettre d’intention. Après, il y aura la nôtre avec nos conditions. Il faut surtout que cela ne perturbe pas le début de préparation de l’équipe et les arrivées des nouveaux joueurs qui se sont déjà engagés.