
Présidence de la FFR - Toulouse: Pelous et Rougé-Thomas, à chacun son candidat

Fabien Pelous, ancien entraîneur des -20 français, est un soutien de Pierre Camou. - AFP
Chacun a choisi son camp à Toulouse. Fabien Pelous, d’abord. L’ancien capitaine de l’ère Laporte, avec qui il a joué les Coupes du Monde 2003 et 2007 (deux demi-finales) et réalisé deux fois le Grand Chelem du Tournoi des 6 Nations (2002 et 2004), figure pourtant sur la liste de… Pierre Camou, le président sortant de la FFR.
Pelous impliqué dans la politique de formation
L’actuel directeur du rugby au Stade Toulousain, ancien manager des moins de 20 ans tricolores, est également en charge du « haut niveau jeunes » à la FFR. Donc il se trouve directement impliqué dans la politique de formation. Il a récemment dénoncé « le ton de la campagne » et est intervenu pour « plus parler du rugby ». Pelous trouve « malhonnête » de discréditer tout ce qui a été fait, dont il est partie prenante.
« Il faut détendre l’atmosphère parce qu’on est quand même dans un objectif commun pour notre club, explique l'ancien deuxième ligne. Et je crois qu’on ne doit pas se laisser déborder au sein de notre club. C’est vrai que si on ne travaille pas ensemble, les choses vont avancer moins vite. Donc à un moment, il faut penser que le rugby reste un jeu. La formation, c’est l’avenir du rugby et ça ne doit pas être conditionné à une élection d’un président de fédération. On a un boulot à effectuer et on doit le faire du mieux possible. Et quelque-soit le président de la fédération. »
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Rougé-Thomas, l'ami de Novès...
De l’autre côté, Philippe Rougé-Thomas. L’ancien joueur du Stade Toulousain (1981-1994), ancien entraîneur dans la foulée jusqu’en 2010, a été l’adjoint de Guy Novès (en charge des trois quarts), avec lequel il a lié une inébranlable amitié pendant de longues années.
...en faveur de Bernard Laporte
Rougé-Thomas est même ami avec les adjoints de Novès: Yannick Bru, qu’il a entraîné et avec qui il a ensuite travaillé dans le staff toulousain, et Jean-Frédéric Dubois, qu’il a eu sous ses ordres lorsque celui-ci était le demi d’ouverture du Stade Toulousain. Mais c’est en faveur de… Bernard Laporte qu’il s’est engagé.
C’est en échangeant avec lui, notamment sur son domaine de prédilection qu’est la formation, qu’il a décidé de se lancer. Car, pour lui, la formation française est en danger et il faut changer beaucoup de choses. « Moi, je suis passionné par l’activité des gamins, assure Rougé-Thomas. J'aime sentir qu’ils vibrent. Je me bats pour ça. Le reste, c’est de la politique, c’est des règlements de compte. A la base, le rugby, c’est un sport. Ça doit être un moment de partage et de plaisir. Et aujourd’hui, c’est du marchandage. Je ne sais pas faire ça. Ce n’est pas ma nature. Je ne serais jamais un politique. »
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Avec Novès, pas de compromis
Rougé-Thomas n’a visiblement pas trop échangé avec Novès sur le sujet. Car le sélectionneur est, comme Fabien Pelous, un soutien indéfectible de Camou, homme à l’origine de sa nomination. Rougé-Thomas ne veut pas croire à la rumeur d’un éventuel débarquement de son ami en cas d’élection de Laporte. Pour lui, si les deux hommes font chemin ensemble, « le rugby français sera intouchable ».
« On ne s’est pas appelé, précise Rougé-Thomas. Moi, j’ai trop de respect pour parler de Guy Novès sans qu’il ne soit là. J’espère qu’on pourra s’expliquer quoi qu’il se passe à la fin des élections. Guy Novès aurait dû être en équipe de France depuis très longtemps. Moi, je ne découvre pas Guy Novès depuis un an ou deux. »
Sauf que, comme souvent avec Novès, il n’y a pas de compromis. On est avec lui ou contre lui. Mais à Toulouse, Pelous et Rougé-Thomas essayent de ne pas parler de cette élection à venir (à laquelle Alain Doucet, ex-secrétaire général de la FFR, est aussi candidat) même si, comme partout dans la France du rugby, elle est dans toutes les conversations.
« On a assez de recul pour dégager un peu l’aspect campagne de notre travail au quotidien, indique ainsi Pelous. Notre travail au quotidien n’a pas changé. On travaille bien ensemble, on a fait je crois avancer la formation au Stade Toulousain et ça continuera comme ça. On a des idées différentes mais je crois que l’on a quelque chose qui nous rassemble. C’est quand même le club et l’avenir du club. Ça, ça passe au-dessus de tout le reste. C’est comme ça en tout. »
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