
Mermoz : « Le sélectionneur a ses raisons, même si je ne sais pas trop lesquelles »

- - AFP
Maxime Mermoz, vous êtes plutôt discret depuis que vous n’avez pas été retenu par Philippe Saint-André pour le stage de préparation à la Coupe du monde avec le XV de France…
Il reste quinze jours avec Toulon donc je n’ai pas envie de m’éparpiller. Il y a tellement de personnes dans le monde du rugby qui parle là-dessus et qui essaient d’analyser. Beaucoup d’anciens joueurs prennent parti. Ce n’est pas à moi de le faire. C’est dur d’être son propre avocat.
Cette nouvelle a-t-elle affecté votre moral ?
Ça te touche toujours. Si ça ne te touche pas, je pense qu’il y a un souci quelque part. J’ai ça en moi, l’envie de tout jouer et tout gagner. Donc quand tu l’as en toi, tu es toujours touché. Mais ça ne m’empêche pas d’avoir le sourire parce que je suis quelqu’un d’heureux.
Avez-vous des regrets ?
J’ai l’impression d’être dans la force de l’âge, de progresser d’année en année. Mais je ne vais pas m’enflammer avec des mots forts. Tout le monde me dit d’ailleurs que ce n’est pas fini. La Coupe du monde, c’est dans trois-quatre mois. Il peut s’en passer des choses. Je ne souhaite du mal à personne. Mais il faut prendre tout ce qu’il y a à prendre. Je ne suis responsable que de mes performances. Après, je ne suis pas sélectionneur. Il a ses raisons, même si je ne sais pas trop lesquelles. C’est comme ça. Je ne vais pas commenter parce que ça ne changera rien à ma situation. Je veux respecter les joueurs qui sont pris parce que je les apprécie vraiment. Moi, je vais profiter de ma famille et je ne vais pas m’empêcher d’être heureux.
Le fait d’avoir récemment été papa vous aide-t-il à relativiser ?
Oui, je relativisais aussi avant. Mais c’est vrai que tu ne vois plus passer le temps libre parce que le petit t’en prend beaucoup. Mais ça reste que du bonheur. Evidemment que ça boue en moi et que je travaille depuis quatre ans pour cette Coupe du monde. Je n’ai pas peur d’afficher mes ambitions. Mais si le sélectionneur ne veut pas que je la fasse, je ne la ferais pas. Je ferai d’autres choses. J’ai quand même beaucoup de chance dans ma vie. J’ai eu un parcours atypique. Je n’ai rien pour me plaindre. Même s’il y a eu des obstacles, j’ai toujours continué à avancer. C’est le plus important. J’ai pris tout ce qu’il y avait à prendre. De toute façon, quelque chose que tu ne peux pas maîtriser, il ne faut pas se rendre fou pour ça.