
Mention passable pour les Bleus

L'ouvreur a soufflé le chaud et le froid pendant cette tournée. - -
LES PLUS
Un capitaine impliqué
Nommé capitaine pour cette tournée, Thierry Dusautoir n’a pas failli dans sa mission. A l’image de l’ensemble du groupe, le Toulousain se montrait déçu après ces trois matches. « C’est un coup d’arrêt, mais il ne faut pas se décourager, lançait le capitaine Dusautoir à l’issue de la rencontre. On a déjà pris des raclées et on est revenu. Le bilan de la tournée est négatif puisqu’on voulait gagner nos trois matches. » Derrière ces déclarations, une volonté d’exigence qui transpire sur tout le groupe. L’ancien Biarrot a également su transmettre sa haine de la défaite à ses avants. Les attitudes de Barcella, Marconnet ou encore Servat en mêlée n'ont fait que le confirmer.
Une discipline retrouvée
L’équipe de France est la nation la plus disciplinée ! Onze matchs, 880 minutes de jeu et aucun carton jaune ou rouge. Les Bleus passent ainsi d’une moyenne de dix fautes concédées par match à cinq fautes. Certains reprochent au staff de ne pas avoir de réel fonds de jeu. Pourtant, tous les techniciens savent qu’une équipe qui gagne est une équipe qui ne se fait pas pénaliser. Marc Lièvremont s’inscrit ainsi dans la droite lignée de ses prédécesseurs, Bernard Laporte et Pierre Berbizier, précurseurs dans ce domaine.
Une équipe en progression…
Cette équipe de France est capable de battre les champions du monde (20-13) et de récidiver la semaine suivante contre les Samoa avec la manière (43-5, sept essais). Marc Lièvremont semble également sur le point de trouver son groupe. Vingt-neuf joueurs ont été utilisés sans que cela ne change radicalement les choses tant au niveau du contenu que du résultat. « Ce qui est intéressant, c’est la progression de l’équipe sur les deux premiers matchs », saluait ainsi Lièvremont dimanche matin.
LES MOINS
… mais encore loin des meilleurs
Et les meilleurs, ce sont les Blacks. Les Français se sont rendus compte du fossé qu’il existait entre eux et les Néo-Zélandais. Très prudent, Marc Lièvremont avait insisté sur l’écart entre les deux nations. Finalement, ce n’est pas une marche qui sépare les deux équipes, mais bien un escalier. Contre la première nation mondiale, la bande de Dusautoir a manqué douze de ses 87 plaquages. Bien trop pour espérer rivaliser. Quant à la défense, elle s’est montrée encore trop friable. Les progrès affichés contre l’Afrique du Sud et les Samoa ont finalement été atténués par la partition récitée à Marseille. Enfin, en l’absence d’Imanol Harinordoquy, le secteur de la touche n’a pas été à la hauteur. Les Bleus gagnent certes leur lancés, sans pour autant en faire des ballons propres.
Un ouvreur fragilisé
La France semble suffisamment armée en demi de mêlée et buteur. Même si Julien Dupuy n’a pas été en réussite samedi, la manière dont le Parisien a dirigé ses avants contre l’Afrique du Sud fait de lui le favori du poste. Derrière, Morgan Parra confirme les espoirs placés en lui. Pour l’ouvreur, la situation est différente. Seul joueur à avoir disputé l’intégralité des trois rencontres (avec Dusautoir et Clerc), François Trinh-Duc a montré du bon contre les Samoa, du moyen contre l’Afrique du Sud et du moins bon contre la Nouvelle-Zélande. Sevré de très haut niveau, le Montpelliérain a souffert de la comparaison avec ce qu’il se fait de mieux au monde avec Dan Carter. Du coup, lui qui attaquait cette tournée dans les habits du numéro 1, sort affaibli de son mois de novembre.
Une difficulté à concrétiser les temps forts
Une action égale un essai. Chacune des offensives néo-zélandaises accouchait d’un essai alors que les Bleus peinaient à passer leur pénalité. Contre les Samoa et l’Afrique du Sud, les Français ont également dû s’y reprendre à plusieurs fois. « On est désordonné sur certains ballons où ils vont se gaver. Sur un tel match, il n'y a pas de pitié », confessait Ntamack après la rencontre contre la Nouvelle-Zélande. Les défaites de ce week-end des Samoa contre l’Italie (24-6) et de l’Afrique du Sud contre l’Irlande (15-10) atténueraient presque les deux victoires bleues.