Lille - Marconnet : "En moins de 24 heures, on a déjà fait 20% du chemin"

Sylvain Marconnet, dirigeant de Sponsorise Me, est certain que l’opération de financement participatif qui a été lancée et qui est soutenue par RMC Sport permettra au club de rugby de Lille d’évoluer en Pro D2 la saison prochaine.

Sylvain Marconnet, en quoi consiste l’opération lancée par Sponsorise Me pour le club de rugby de Lille ?

C’est une plateforme de financement participatif, connu sous le nom de « crowdfunding », qui veut dire « financement par la foule ». C’est un modèle qu’on a développé depuis deux ans. On a pratiquement financé plus de 2 000 projets. En suivant l’actualité sportive et particulièrement celle du rugby, j’ai vu que le club de Lille, qui n’avait pas réussi à monter l’année dernière, a réussi cette année. J’étais vraiment ravi pour eux. Il me semble qu’aujourd’hui, la cartographie du rugby est un peu déséquilibrée, surtout en Pro D2. Le club le plus au nord, c’est Lyon. Je trouvais plutôt sympa qu’il y ait enfin un club professionnel dans le Nord. Ils se sont vu refuser l’accession pour des problèmes financiers, à cause du passif qu’ils traînent depuis quelques années.

Comment êtes-vous intervenu ?

Je me suis dit qu’il y avait peut-être quelque chose à faire, qu’on pouvait les aider sur un projet de financement participatif. C’est pour ça que je me suis rapproché du club de Lille et qu’on a lancé l’opération hier (jeudi). Ce qui me semble un peu injuste, c’est qu’il y a des joueurs qui ont mouillé le maillot toute une saison pour pouvoir concrétiser leur rêve, celui d’évoluer dans le monde professionnel du rugby. En plus, dans une nouvelle ville pour le rugby professionnel. Quand on voit le bassin de population, le tissu économique du Nord, je me dis que certes, il y a un passif, qui n’est pas non plus démesuré, mais qu’il existe des solutions. Pourquoi pas aller chercher un bout de ce financement avec une méthode un peu alternative, un peu engageante pour tous les gens qui aiment le rugby.

Combien d’argent faut-il rassembler ?

Pour avoir échangé avec le président, il manquait 200 000 euros pour la DNACG. Si on atteint le palier de 100 000, ils trouveront les moyens de présenter 200 000 euros devant la Ligue de rugby. Il y a certainement des gens qui s’engageront avec le LMR (Lille Métropole Rugby). C’est une pétition un peu engageante. On verra le nombre de contributeurs à la fin. Mais si demain, ils passent à la DNACG et qu’il manque 50, 60 ou 100 000 euros, mais qu’à côté, il y a des dizaines de Lillois ou de personnes qui se sont mobilisés, c’est quelque part une caution. C’est aussi une campagne de mobilisation pour le LMR. Les 100 000 euros, ça va être un match. On a 15 jours pour lever ces 100 000 euros.

Avez-vous déjà une première idée de la participation ?

En moins de 24 heures, on a déjà fait 20% du chemin. C’est plutôt positif. Dans le crowdfunding, les quatre, cinq premiers jours sont importants pour instaurer la dynamique. Avoir fait 20 000 euros en moins de 24 heures, c’est plutôt encourageant. Il reste encore 80% du chemin. On a besoin de la mobilisation, même au-delà du Nord. La diaspora « ch’ti », elle va bien au-delà de Lille. Il faut aller toucher toutes ces personnes, qu’elles aillent sur la plateforme. Ça commence à 10 euros. Si quelqu’un veut donner 10 000 euros, il est bien évidemment le bienvenu. Bien sûr, plus on met, plus on a une contrepartie importante. Mais l’idée est de rassembler le maximum de personnes. On est persuadé qu’on ne sera pas loin de l’objectif s’il y a le maximum.

Comment les participants seront-ils récompensés ?

Il va être créé, à l’entrée du stade, un mur où tous les donateurs auront leurs noms gravés pour la saison. On pourra voir qui a participé à l’opération. A 25 euros, il y a une place pour un match. Après, il y a une écharpe, le maillot de la saison, des contreparties pour les entreprises. On a essayé de faire la page la plus simple possible, avec des contreparties assez simples également, pour que les gens puissent avoir un retour sur leur investissement. Mais c’est la mobilisation qui va compter. Je suis persuadé que si on a les 100 000 euros, le LMR évoluera en Pro D2 la saison prochaine. Le président me l’a dit. Ils ont déjà bien avancé sur une grosse partie du financement. Aujourd’hui, il manque 200 000 euros pour clôturer le dossier au 13 juillet et passer devant la DNACG. Je pense que les politiques devraient suivre.

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