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Les Bleus tombent de leur nuage

Les Bleus ont un genou à terre. La tournée se termine par une défaite.

Les Bleus ont un genou à terre. La tournée se termine par une défaite. - -

Dominés dans tous les compartiments du jeu, les Bleus se sont logiquement inclinés contre la Nouvelle-Zélande (39-12), ce samedi à Marseille. Une désillusion après les succès remportés face à l'Afrique du Sud et les Samoas.

Ces Néo-Zélandais portaient certes un maillot blanc. Mais ces All-Blacks n’avaient rien perdu de leur talent. Eux qui s’étaient inclinés en quart-de-finale de la dernière Coupe du monde à Cardiff contre les Bleus. Eux qui avaient laissé passer la victoire cet été à Dunedin contre une équipe bis de Français. Eux qui avaient fait de ce dernier match de leur tournée l’objectif de leur année. Ces Néo-Zélandais n’ont pas fait un brillant Tri-Nations (trois victoires pour trois défaites). Leur tournée s’est montrée poussive avec trois succès laborieux contre l’Angleterre (19-6), l’Italie (20-6) et le pays de Galles (19-12). Mais contre la France, pas question de galvauder la rencontre.

Avec un Carter étincelant pour conduire le jeu et avec un McCaw honoré samedi du titre de meilleur joueur du monde, cette équipe de Nouvelle-Zélande n’a rien à voir avec celle qui bataillait difficilement cet été contre l’Afrique du sud pour un nouveau Tri-Nations. Et contrairement aux Springboks, les Blacks avaient particulièrement bien étudié le jeu de leurs adversaires. Au lieu d’aller les chercher au ras, les hommes de Graham Henry se sont attachés à bien écarter le jeu. Avec une deuxième ligne qui bouge comme des trois-quarts et en enchaînant dix, douze, voire quinze temps de jeu, les visiteurs ont usé les Français et les ont provoqués dans un style qu’il ne maîtrisait pas trop.

Un magicien nommé Carter

Quant aux hommes de Marc Lièvremont, à chaque fois qu’ils ont tenté de lancer du jeu, ils l’ont fait à contretemps et souvent en retard. Seul joueur de la ligne des trois-quarts à se mettre en valeur, Yannick Jauzion, qui, de deux percées, a prouvé qu’il possédait encore de beaux restes. Mais que ce fut dur derrière. Les cinq essais ont de quoi faire cogiter Emile Ntamack et Marc Lièvremont ces prochaines semaines. Sautée de Carter sur une sortie de regroupement pour un essai de Sivivatu pour commencer (7e). Petit coup de pied de Carter et longue course de Sivivatu pour le deuxième essai de Muliaina (22e), puis une mêlée française enfoncée pour un essai de Kaino pour finir (62e), les Blacks ont récité une partition variée du rugby moderne.
22-12 à la mi-temps. Les Bleus ne sont pas loin au score, mais tellement loin dans le jeu. Jane, (62e) d’un coup de pied à suivre pour lui-même et Smith (70e), en filou, ajoutaient au récital néo-zélandais. De leur côté, les Français ne marquent aucun point.

39-12. Le score est lourd mais logique tant les Tricolores sont apparus loin du niveau affichée face à l’Afrique du Sud (20-13) et dans une moindre mesure contre les Samoa (43-5). « C’est un coup d’arrêt, mais il ne faut pas se décourager, lançait le capitaine Dusautoir à l’issue de la rencontre. On a déjà pris des raclées et on est revenu. Le bilan de la tournée est négatif puisqu’on voulait gagner nos trois matches. » Une performance qui ne mettra pas ces Bleus au rang de ceux de 2005 (Australie, Canada et Tonga) mais surtout de 2001, qui avaient écarté l’Afrique du Sud, l’Australie et les Fidji lors de leur tournée. Il reste du travail d’ici 2011 et la prochaine rencontre de ces deux grandes nations du rugby. Ça sera en Coupe du monde.

La rédaction - Pierrick Taisne