Les Bleus, le Tournoi, sa réponse à Eddie Jones... Guirado se confie avant France-Angleterre

Pour la première fois depuis 12 ans, Guilhem Guirado ne prendra pas part au tournoi des VI Nations qui débute dimanche pour les Bleus avec un choc contre l'Angleterre (16h). Retraité depuis la défaite en quart de finale de la Coupe du monde contre le pays de Galles, celui qui est éloigné des terrains à cause d’une blessure au biceps a accepté pour RMC Sport de parler de la nouvelle génération tricolore et de Charles Ollivon, nouveau capitaine du XV de France.

Le premier Tournoi depuis sa retraite internationale

"Je le regarderai différemment. Au niveau international, il n’y a rien qui puisse dépasser le Tournoi. Mais avant moi, plein de joueurs sont passés par là. Le principal, c’est que je reste supporter et que la nouvelle génération pousse fort pour obtenir des résultats."

Son dernier match avec les Bleus face au pays de Galles

"Je ne l’ai pas revu (le quart de finale de la Coupe du monde face aux Gallois, ndlr). Je pense que je ne le reverrai pas à moins que je tombe dessus. C’est un très bon souvenir. Des flashs me reviennent en tête. Mais il faut éviter de remuer le couteau dans la plaie parce que ça fait penser à des moments difficiles, douloureux. Ce sont aussi des moments de fierté. Ça a été une expérience extraordinaire."

Le rajeunissement du groupe France

"Il y a beaucoup de joueurs issus de la génération championne du monde. C’est plutôt bien. C’est toujours positif d’avoir des joueurs d’expérience. Ils ont déjà gagné quelque chose. Ils connaissent ce parfum et ont l’exigence du haut niveau. On sait que c’est toujours plus difficile d’atteindre le même niveau avec les A. C’est le nouveau challenge qui les attend avec quelques joueurs d’expérience pour les encadrer. J’espère que ce rafraichissement portera ses fruits lors du premier match."

Le bon moment pour lancer les jeunes

"On verra à l’avenir s’ils ont la chance de rester. Ces derniers temps, le groupe a toujours trop évolué et on n’a jamais laissé la chance aux joueurs de s’implanter au sein de l’équipe de France. Le groupe a été élargi. La moyenne est vraiment très basse. Sur les joueurs retenus, il y en aura d’expérience. Ils devront générer de la confiance au sein du groupe."

Charles Ollivon capitaine

"Ce choix dépend de ce qu’ils ont mis en place et de la communication au sein du staff. De l’extérieur, on ne sait pas bien ce qui se passe. Il fallait un joueur de caractère. C’est bien qu’ils l’aient présenté comme ça. Pour moi aussi, après avoir échangé avec Guy (Novès, ex-sélectionneur), c’était aussi une mission à très court terme. C’est ce qu’il faut. Charles doit rester lui-même. J’ai pu échanger avec lui, lui donner 2-3 conseils. Ce qui a fait sa force, c’est qu’il a dû se battre pour revenir et goûter juste au plaisir de jouer. Ça l’anime au quotidien. Je ne suis pas soucieux pour Charles. L’important, ce seront surtout les joueurs expérimentés autour de lui, ces 5-6 joueurs qui fédèrent et qui sont au soutien du capitaine."

Ses conseils à Ollivon

"Je lui ai donné mon ressenti, comment je m’étais préparés. Je n’avais qu’une seule obsession : le terrain. Tout ce qui se passait à côté n’était pas très intéressant pour moi. C’était le seul moyen de se polluer l’esprit. Le plus important est de rester loyal avec le groupe. Et rester naturel. Quand on reste naturel et qu’on donne tout pour les copains, c’est ce qui marche le mieux. Charles est quelqu’un de naturel. Il fera plus part de ses actes que de ses beaux discours."

Haouas et les Montpelliérains en force chez les Bleus

""Momo" est assez atypique, il doit faire rire pas mal de joueurs. Il en faut des joueurs comme ça… Montpellier a pour lui la formation. Elle avait été un peu délaissée. C’est de bon augure. Je suis content. J’affectionne ces joueurs qui ont fait leurs preuves, qui ont la tête sur les épaules, qui sont humbles. Il y en a aussi plein de Toulon que j’ai côtoyés et d’autres que j’ai affrontés. Cela montre qu’il y a de l’espoir dans ce groupe. Ils sont bien dans le moule pour réussir. A eux de tout donner comme ils le font au quotidien."

Sa réponse à Eddie Jones avant France-Angleterre

"C’est le meilleur match pour démarrer. Il fait ça (le sélectionneur a pointé l’inexpérience des Bleus, ndlr). Il a fait pareil contre l’Afrique du Sud avant la finale. Il s’était fait un petit peu défoncer par les Sud-africains. Je pense qu’il a un petit peur et qu’il veut voir si l’équipe de France a du mental. La meilleure manière n’est pas de répondre dans les médias car lui en joue un peu. Il essaie d’apporter ce "cigare" et cette arrogance que peuvent avoir les Anglais par moment. Le mieux est de répondre sur le terrain. Et de leur faire comprendre que ce sera difficile au Stade de France."

Propos recueillis par Julien Landry