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La Ligue nationale de rugby lance un plan de lutte contre l'homophobie

Dans son programme "#CélébronslaDiversité" présenté ce jeudi, la Ligue nationale de rugby (LNR) vise à lutter contre les discriminations et plus particulièrement contre l'homophobie.

La Ligue nationale de rugby (LNR) a lancé ce jeudi un plan de lutte contre l'homophobie, une première dans un sport véhiculant parfois des clichés sur la virilité, où jusqu'ici seul un joueur de renom, l'ex-international gallois Gareth Thomas, a fait son coming-out il y a dix ans.

"Plaquons l'homophobie": voilà le mot d'ordre de la LNR, qui, associé au magazine LGBT Têtu, a décidé de prendre à bras le corps l'homophobie qui, "à l'image de la société", touche inévitablement le monde professionnel du rugby, a reconnu le président de la LNR Paul Goze lors d'un point presse, "même si aucune affaire n'a encore vu le jour" au niveau disciplinaire.

"Il y a du travail"

"Le sport n'es pas en dehors de la société donc oui c'est un sujet qui nous concerne. Le rugby c'est l'acceptation de la différence, c'est dans l'ADN de ce sport, où une équipe est composée de plein de gabarits. C'est un sport particulièrement adapté pour parler de diversité", a assuré Paul Goze. Pour appuyer cette initiative, une étude menée par le cabinet Olivier Wyman auprès d'environ 380 joueuses et joueurs pros montre que près de 75% d'entre eux estiment qu'il est difficile de parler d'homosexualité dans le milieu.

"Ça montre qu'il y a du travail", a reconnu Yannick Nyanga, ex-international et directeur sportif du Racing 92, parrain de cette opération avec Yoann Maestri, joueur du Stade Français, avec 65 sélections en Bleu. Gareth Thomas, qui avait joué trois saisons à Toulouse (2004-2007), avait rendu publique son homosexualité en 2009 à la fin de sa carrière dans son autobiographie. "Le rugby est un milieu effrayant pour un gay", avait-il notamment confié à la presse.

Des ateliers pour les clubs professionnels 

Libérer la parole, faire que l'orientation sexuelle soit "un non-sujet (...), que chacun se sente libre de faire ce qu'il veut", voilà l'objectif de cette initiative résumé par Nyanga, rappelant qu'il avait, dans sa carrière, "entendu des propos qui ont pu heurter" des homosexuels.

Des ateliers animés par des responsables du magazine Têtu vont être organisés avec les 30 clubs de Top 14 et de Pro D2, comprenant les joueurs des centres de formation, les présidents de club et les entraîneurs. Une journée de championnat sera également dédiée à la lutte contre l'homophobie en mai.

AFP