
La crise ? Quelle crise ?

Jean-Baptiste Poux, Fabien Barcella et Imanol Harinordoquy - -
Marc Lièvremont ne nous avait pas habitués à des retards lors des conférences de presse. La seule fois où le technicien s’est présenté avec quelques minutes de retard, c’était lors de l’annonce de la composition de l’équipe contre le Canada. Il s’en était rapidement excusé. Alors forcément, quand la chaise du troisième ligne reste vide devant l’assemblée au moment d’annoncer son groupe pour les Tonga, on imagine une « bouderie » du sélectionneur. Et quand Jo Maso apparaît ce mardi matin dans les escaliers qui surplombent la salle de la conférence avec un bout de papier dans les mains, on imagine encore que l’ancien trois-quarts centre dévoilera la liste des joueurs pour le Tonga. Une première.
Finalement, Marc Lièvremont est là et bien là. Et de bonne humeur. Les passes d’armes de ces derniers jours sont derrière lui. Même les confrères qui avaient l’habitude de le titiller se font discrets, posant même quelques rares questions d’un politiquement correct qui ne les caractérisent pas forcément. De là à dire que tout va bien, il n’y aurait qu’un pas si un des joueurs ne nous avait pas confié en « off » que, malgré une amélioration, quelques tensions demeuraient toujours en coulisses. En tout cas, quand les micros s’allument, les discours vont dans le même sens. Surtout quand on évoque un chiffre sorti dans les colonnes du Midi Olympique. Selon nos confrères, après les matchs contre l’Irlande, 25 des 30 joueurs seraient contre Marc Lièvremont.
Les joueurs préfèrent en rire
Quand ce thème revient aux oreilles des intéressés, ils préfèrent en rire. « Mais qui sont les cinq ? C’est une statistique étonnante. Je ne vois pas de scission ou de fracture, sinon il faudrait que j’aille acheter des lunettes chez Afflelou », plaisante Fabien Barcella. « Je n’ai pas voté. Vingt-cinq, ça fait beaucoup, non ? C’est sûr qu’il y a des déçus, il y en aura toujours, continue Luc Ducalcon. Il n’y a pas le feu ou des tensions entre joueurs et staff. » Quant à Dimitri Yachvili, très sec, il enchaîne : « Si ça peut vous rassurer, il n’y a aucun problème entre nous et qui que ce soit. On sait très bien qu’on doit rester solidaire avec tous les joueurs et le staff. Si on gagne, on le fera ensemble. »
Depuis quelques jours, il semble en tout cas que les choses aient évolué. Un joueur confirme que personne n’a bronché pendant le debriefing vidéo de la défaite contre la Nouvelle-Zélande, mais que les échanges entre les joueurs et le staff s’intensifient. L’entraînement de mardi est venu en apporter la preuve. Après presque chaque temps de jeu, Marc Lièvremont a rassemblé ses hommes pour une discussion. Et le discours n’était pas en sens unique. « Chacun est libre de dire ce qu’il pense. Nous n’avons jamais été bridés. Si quelqu’un a besoin d’explication, il peut aller les demander », ajoute Julien Bonnaire. La voie de l’apaisement ?
Le titre de l'encadré ici
Un entraînement sous les yeux des femmes |||
Une partie des épouses des joueurs du XV de France, accompagnées de leurs enfants, ont assisté à l’entraînement ouvert au public des Bleus mardi à Auckland. Mesdames Szarzewski, Rougerie, Traille, Harinordoquy et Marty sont venues admirer leurs hommes, en pleine préparation du match face aux Tonga samedi (7h, heure française). Les enfants ont pu rejoindre leurs papas sur le terrain à l’issue de la séance. Hugo Szarzewski, l’aîné de la bande, s’est démené sur le terrain, tout comme les jumeaux (fille et garçon) d’Aurélien Rougerie. Si les compagnes des joueurs resteront jusqu’à lundi, certaines d’entre elles, qui ont organisé le voyage par leurs propres moyens, resteront jusqu’à la fin de l’aventure du XV de France en Nouvelle-Zélande.