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La Boîte à souvenirs: Les Rapetous, le Stade Français, le Mondial 91... Les confessions de Moscato

Les folles années avec les Rapetous de Bègles, la folle anecdote de la Coupe du monde 1991, le Stade Français, sa réponse à Patrick Sébastien un jour à Brive, son expulsion mémorable en 1992 avec le XV de France: Vincent Moscato se confie dans "La boîte à Souvenirs" de RMC Sport.

Les Rapetous de 1991 avec Bègles

"Les Rapetous, c'est l'origine du mal, gang de bandits rasés et masqués, comme dans la BD (rires). Alors on s'était rasés la tête avec Serge Simon, Philippe Gimbert et Laurent Berger (ses équipiers en première ligne, ndlr). C'est un grand souvenir, assez pur mais ça a duré trop peu de temps. C'est dur car ça a été très difficile à retrouver. On en a profité mais pas assez longtemps car après la discorde est arrivée. On a pas été champions par hasard. On avait amélioré beaucoup de secteurs... les groupés pénétrants, ce jeu à l'image du Stade Toulousain désormais avec du contournement alors que des fois il fallait 'se rentrer dans la gueule'. On avait cette tactique qu'on appelait "la tortue": on avançait tout doucement et là, on relâchait du jeu. On aurait pu durer mais on a été des petits cons, c'est regrettable. Parfois j'y pense et je suis nostalgique. Notre première gloire ne nous a pas réussi."

Les Rapetous: Vincent Moscato entouré par ses coéquipiers, Philippe Gimbert et Serge Simon.
Les Rapetous: Vincent Moscato entouré par ses coéquipiers, Philippe Gimbert et Serge Simon. © AFP

Champion de France 1998 avec le Stade Français

"C'était une grosse équipe. A l'ouverture, on avait un gars exceptionnel avec Diego Dominguez. Emori Bolobolo, l'ailier fidjien, il mangeait tout. Cliff Mytton au centre, Arthus Gomes derrière. L'équipe avec Marc Lièvremont, Christophe Juillet. On venait de Pro D2 et on a été champions de France direct. Il y a eu un recrutement énorme, qui a marché. La construction, c'est toujours plus savoureux que d'arriver là où c'est déjà construit. Max Guazzini était exceptionnel, Bernard Laporte aussi. J'ai rejoint le Stade Français car Bernard m'a appelé j'ai dit "Ok". C'était très fort. Je me voyais aussi d'avantage à Paris pour mon après-carrière."

L'incroyable anecdote de la Coupe du monde 1991

"On avait rendez-vous à l'aéroport de Toulouse-Blagnac pour aller en préparation avec le XV de France. Je devais aller chercher Serge Simon et y aller. Puis je vais le chercher... et on y est jamais allé. Comment te dire... on sortait d'une tournée avec l'équipe de France et on avait pas la côte auprès du staff. On avait fait tout pour aussi. On était effrontés. On est partis en vacances à Nice et on est pas allés à la Coupe du monde 1991 que, je pense, nous n'aurions pas fait de toute manière. On n'a pas pris de gros risques, les dés étaient jetés. On l'avait senti, on n'était pas dans les papiers. Ce n'était pas les médias comme maintenant mais ça a fait du tapage. On s'était pris pour d'autres, c'est une décision très moyenne. Très très moyenne. On n'a pas prévenu le staff. J'étais un 'sans réflexion', je marchais à l'instinct, un animal. J'avais 25 ans, sans beaucoup d'éducation.... Je vis mieux aujourd'hui, j'ai moins de problèmes avec les autres, avec moi-même. J'ai mieux vécu après que pendant le rugby. Ma vie était compliquée." 

"Je ne peux pas, ma tata fait une tarte aux fraises"

"Patrick Sébastien (président de Brive en 1995, ndlr) m'avait demandé de jouer pilier. J'y avais joué avant. Des piliers revenaient de blessures et j'étais talonneur moi! (Patrick Sébastien le regarde alors droit dans les yeux devant le vestiaire pour lui dire qu'il jouera pilier le dimanche) Et alors je réponds: "Dimanche, je ne peux pas, ma tata fait une tarte aux fraises". Ils m'ont suspendu 15 jours (rires). Avec Patrick, il y a eu de bons moments. Brive, c'était super. Puis, je suis parti et Brive a été champion d'Europe! Non mais, je n'ai fait que des choix de merde sportivement. Je me demande si je le faisais exprès, de dire n'importe quoi, de faire n'importe quoi, mais bon... c'est comme ça". 

Le 15 février 1992 (1/4 de finale du Mondial)

"Et oui... je me demandais quand on allait en parler (de son expulsion contre l'Angleterre). C'est la fracture de ma vie professionnelle et personnelle. Ce n'est jamais agréable quand on m'en parle. 30 ans après, c'est encore triste. Je réagis en fonction de mon humeur. J'ai toujours encore de la rancoeur envers certains 'petites gens' qui étaient au pouvoir de l'équipe de France. Je n'avais pas saisi l'importance de ce carton rouge, je m'étais dit que ça allait passer. Puis, j'ai 54 ans, et le staff ne m'a toujours pas rappelé..."

Pourquoi il n'entraîne plus

"Je ne vais pas au stade car je n'arrive pas à y trouver ma place. Je n'arrive pas à être un simple mec qui regarde... Je regarde les matchs à la télé, je suis toujours autant passionné, le rugby est magnifique, je le trouve de plus en plus beau. Je ne trouve pas ma place dans un club, je suis plus un mec de terrain. Je me suis régalé quand j'ai entraîné le Paris Université Club de la génération de Dimitri Szarzewski, le Racing 92, mais j'ai décidé de faire autre chose. Inconsciemment, je pensais sans doute que je n'aurais pas été le meilleur dans ce domaine. Je voulais faire le comédien, l'artiste, voilà... mais tu ne peux pas le dire car ça fait prétentieux."

Les débuts à RMC Sport

"J'étais à Sud Radio et je rencontre François Pesenti. Je lui dit que je cartonne en audiences, que je veux passer à RMC et que je suis libre de contrat alors que ce n'était pas vrai. J'ai commencé avec "Viril mais correct" le matin, c'était génial. J'ai eu une, deux, trois émissions. Il y a eu "A vos marques" puis "Radio Moscato" en 2006. On est arrivés en quotidienne au moins quatre fois par semaine. Des fois, j'étais rond au petit matin! C'était le début de ma vie pro. La radio, c'était de l'art! C'est beaucoup d'entraînement, il faut du temps de jeu. Le "Super Moscato Show" depuis 2007, c'est un ton différent. Je dis les choses, ça imprègne les gens, la preuve ça fait 13 ans."

>> Retrouvez l'intégralité de "La Boîte à souvenirs de Vincent Moscato"

Joseph Ruiz