
L’autre match de Bias

Alexandre Bias (au second plan derrière Jauzion), sous le maillot de Castres en 2007 - -
Alexandre Bias a repris ses bonnes vieilles habitudes. Le plaisir de faire son sac avant d’aller s’entraîner. Actuellement sans club, le troisième ligne a retrouvé les terrains avec son ancienne équipe de Castres. Ecarté des terrains depuis un an, l’ancien Briviste et Berjallien a remporté sa plus belle victoire. Victime d’un cancer, il est aujourd’hui totalement guéri. Au point de penser de nouveau au rugby. Retour en arrière. En juin 2009, Bias est en fin de contrat avec le CO. Il termine la saison blessé mais joue pourtant les dernières rencontres de la saison.
Bien que fatigué, il continue de s’entraîner tout seul. Puis c’est l’apparition de ganglion en février dernier. Le verdict fait froid dans le dos : maladie d’Hodgkin. Un cancer. « Ça été un coup de massue. Ça m’a asséché, détruit, se souvient-il. Mais j’ai vite rebondi. On m’a dit que c’était le cancer qui se guérissait le mieux. J’ai alors commencé huit mois de traitement avec de la chimio tous les quinze jours. » Et le rugby dans tout cela ? « Je me suis que c’est fini. Et ça fait peur. Mais j’ai essayé de positiver. Je n’ai pas trop eu d’effet secondaire. Ça m’a aidé à bosser physiquement. J’avais un but. Je me suis raccroché au rugby. »
Il veut retrouver le Top 14
Après six mois de traitement, la maladie est vaincue. Mais le protocole prévoit un an. Alors le joueur continue de suivre les prescriptions de ses médecins. Il y a une semaine, il est de retour à l’entraînement. « Il nous a demandé de s’entraîner sérieusement, avec des horaires et des contraintes, explique Laurent Travers, entraîneur de Castes. Il était hors de question de ne pas répondre présent. Le club a tendu la main. » Une demande au président et le voilà de retour.
Aujourd’hui Alexandre ne se considère sportif de haut niveau « qu’à moitié ». Car il n’a pas de contrat, pas la pression du match. A 29 ans, sûr de sa force, il estime pouvoir de nouveau jouer en Top 14. « C’est comme si je recommençais à zéro. J’ai envie de jouer et je sais que j’en suis capable. C’est un besoin. » Alors il s’entraîne, s’entretient. Il continue de faire son sac toute la semaine. C’est une habitude à ne pas perdre. Surtout s’il venait à retrouver les terrains tous les week-ends.