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France-Galles : les quatre missions des Bleus

Après un début de Tournoi des VI Nations plutôt mitigé, le XV de France a besoin de gagner et de se rassurer ce samedi lors de la réception du pays de Galles (18h). Une rencontre aux enjeux multiples pour des Bleus sous haute pression.

Eviter la crise

Les deux premières sorties du XV de France dans le Tournoi des VI Nations n’ont pas fait fuir les doutes. Au contraire, ils en ont ajouté quelques-uns. Après la victoire étriquée contre l’Ecosse (15-8) et la défaite en Irlande (18-11), le XV de France serait donc bien inspiré de l’emporter face aux Gallois, sous peine de plonger dans la crise et d’être encore plus la cible des critiques. « Perdre, c’est continuer à se poser beaucoup de questions, avoue Patrice Lagisquet, l’entraîneur des arrières du XV de France. Gagner, ce serait enfin basculer dans une approche positive du Tournoi et la recherche d’un résultat positif en fin de compétition, avec l’ambition d’une finale à Twickenham (le 21 mars face à l’Angleterre, ndlr). C’est pour ça qu’on attend tous beaucoup de ce match. »

Se libérer malgré la pression

Si une « simple » victoire face au pays de Galles, que Philippe Saint-André n’a jamais battu à la tête du XV de France (trois défaites), permettrait aux Bleus d’éviter la crise, ils seraient bien inspirés de réaliser aussi un match enthousiasmant. Car un nouveau succès sans briller, comme contre les Ecossais, laisserait la France sous une pression difficilement supportable à la longue. Paradoxalement, il faudra donc être libéré, « envoyer » du jeu, alors que la situation sera tendue. Thierry Dusautoir appelle en tout cas ses coéquipiers à se lâcher : « J’attends qu’ils jouent libérés, qu’ils prennent du plaisir et qu’ils mettent un peu à distance la pression qu’on peut ressentir lorsqu’on porte le maillot de l’équipe nationale, qu’ils s’expriment à 100% de leurs capacités. Ça ne veut pas dire qu’on va gagner ce match mais on se donnera un maximum de chances de le faire. Je pense que tout le monde a apprécié la 2e mi-temps contre l’Irlande et c’est ce vers quoi j’aimerais que l’équipe tende régulièrement. » Les nouvelles têtes des lignes arrières (Dulin, Lamerat, Guitoune, Parra) savent ce qu’il leur reste à faire.

Trouver la bonne charnière et un leader

Le débat est récurrent depuis l’arrivée de Philippe Saint-André à la tête du XV de France : quelle charnière pour les Bleus ? Camille Lopez et Morgan Parra – la 15e charnière de l’ère PSA - espèrent sans doute apporter un début de réponse ce samedi. Le second, remplaçant lors des deux premiers matchs du Tournoi, est en tout cas conscient qu’il joue gros en prenant la place de Rory Kockott, blessé mais aussi décevant jusque-là. Avec 58 sélections au compteur, Parra (26 ans) sait qu’il doit profiter de ses automatismes en club avec Lopez, ainsi que de son expérience, pour devenir un des tauliers dont les Bleus manquent cruellement. « Je crois que c’est ce qu’il est en train de montrer, d’exprimer dans son comportement, ses attitudes, souligne d’ailleurs Patrice Lagisquet. On sent qu’il a atteint un degré de maturité aujourd’hui qui peut lui permettre d’être un vrai patron de jeu. Mais il ne faut pas lui demander de tout faire. Ce serait bien si on avait quinze joueurs qui se mettaient au service de l’équipe et qui n’hésitent pas à prendre leurs responsabilités. On se poserait peut-être un peu moins la question des leaders sur le terrain. »

Préserver ses chances de gagner le Tournoi

Même après deux rencontres moyennes dans le contenu, loin des copies rendues par l’Angleterre et l’Irlande, qui s’affrontent ce dimanche à Dublin, le XV de France sera toujours en course pour une victoire finale dans le Tournoi en cas de succès face aux Gallois. Thierry Dusautoir n’écarte d’ailleurs pas l'idée de voir son équipe remporter la compétition. « Si c'est possible, pourquoi on n’y penserait pas, s’interroge le capitaine tricolore. On en est au troisième match, on en a perdu un. On va donc chercher à battre le pays de Galles et si samedi soir on a deux victoires et une défaite, il n'y aura qu'une seule équipe dans le Tournoi qui sera invaincue. Donc effectivement, on peut encore penser à gagner le Tournoi. » Une performance que l’équipe de France n’a plus réalisée depuis 2010.

AA avec LD et WT