
France-Canada: les Bleus encore à l’imparfait
Voilà, le XV de France en a terminé avec ses trois premiers matches de la Coupe du monde. Et se présente, sans surprise, avec autant de victoires avant le choc de la poule D face à l’Irlande, dans dix jours. Après l’Italie (32-10) et la Roumanie (38-11), les Bleus ont parachevé leur travail de début de Mondial face au Canada, ce jeudi à Milton Keynes en prenant le bonus offensif (41-18). S’il existait un contrat, ç’aurait été le minimum requis et cela ressemble à une qualification pour la suite de la Coupe du monde. Si l’Italie ne s’impose face à l’Irlande, dimanche (17h45), les Bleus auront officiellement validé leur billet pour les quarts de finale.
Pour la manière, les Bleus ont offert du mieux. Frédéric Michalak s’en est chargé en réussissant presque tout ce qu’il a tenté. Et sa façon de prendre les intervalles a éclairé cette équipe, dont le jeu tout en puissance n’autorise que trop rarement des initiatives de funambule. Michalak, donc, a servi sur un plateau Fofana d’entrée (7-0, 4e) avant que le centre ne gâche dans l’en-but une nouvelle offrande de son ouvreur (24e). Guirado a lui rappelé que le schéma traditionnel de cette équipe avait encore de beaux jours devant lui en aplatissant en force (17-0, 30e). C’est moins beau mais ça compte autant.
Trois essais identiques
Ce qui fut moche en revanche, c’est cet incroyable relâchement dès le coup de pied de renvoi. En manquant sa réception, Grosso s’est mis le feu et Van der Merwe a profité de la faille pour aplatir (17-7, 32e) avant que Carpenter (17-12, 34e) ne fissure le faible édifice français. Le troisième essai… en force, de Slimani (24-12, 39e) a évité d’atteindre la mi-temps en tremblant un peu à l’idée de retrouver un Philippe Saint-André en colère.
Cette fois, rien n’a filtré des états d’âme du sélectionneur devant ses ouailles, mais il semble avoir été plus en retenue tant les joueurs étaient attentistes. Les Canadiens en ont même profité pour revenir à six points (24-18), au point que Michalak a préféré creuser l’écart d’une pénalité plutôt que de viser l’essai du bonus (27-18, 59e). Celui-ci est finalement venu… en force, par Papé (34-18, 68e) avant que Grosso n’ouvre son compteur en sélection (41-18, 75e). Un bonus décroché plus tôt qu’en 2011 et cela offre la plus longue série de victoires consécutives (5) de l’ère Philippe Saint-André. Mais ça n’efface pas les incertitudes qui entourent toujours ce XV de France avant ce choc tant attendu face à l’Irlande.