
FFR: les pistes de Florian Grill pour enrayer la baisse des licenciés
Seul candidat déclaré à la présidence de la Fédération française de rugby, en attendant que l’actuel patron de la FFR, Bernard Laporte, se dévoile, Florian Grill est revenu dans les Grandes Gueules du Sport sur les contours de son projet, qui porte une vision du rugby qu’il estime radicalement différente de celle de ses adversaires. Le président de la Ligue régionale Île-de-France de rugby depuis 2017, soutenu par des grandes figures du rugby français, notamment Serge Blanco, Jean-Marc Lhermet, Fabien Pelous ou encore Jean-Claude Skrela, veut solidifier la base de la pyramide.
"La FFR est constituée à 95% des clubs amateurs, les clubs du quotidien, a-t-il relevé à notre antenne. Je suis depuis 40 ans dans le rugby territorial et régional, 20 ans comme joueur, 20 ans comme dirigeant. Je l‘ai connu sur le terrain ce rugby-là. Bernard Laporte le côtoie mais il ne l’a pas connu en tant que dirigeant." Florian Grill veut lutter contre la désertion des terrains de rugby, un sport qui attire de moins en moins de pratiquants. "54.000 licenciés perdus pendant la mandature, c’est dramatique, a-t-il soufflé, catastrophé par la situation. On n’a plus le sang dans les veines."
Former les éducateurs, investir dans le rugby à l'école
S’appuyant sur l’exemple des équipes de jeunes parfois contraintes de se regrouper pour n’en former qu’une seule, le candidat Florian Grill a martelé son message d’alerte concernant la chute du nombre de licenciés, qu’il attribue en partie à la mauvaise formation des éducateurs. "L’explication, elle tient aussi dans la formation, a-t-il poursuivi. On a à peu près 30.000 éducateurs qui sont en situation d’encadrer des gamins à l’école de rugby. 70% d’entre eux n'ont pas de brevet fédéral. Ils n’ont pas été formés. Le meilleur moyen de fidéliser, c’est d’améliorer la qualité de l’encadrement. Il faut mettre la priorité là-dessus."
Grill a aussi pointé l’absence de stratégie de l'équipe actuelle en ce qui concerne le scolaire, une filière délaissée. "La Fédération française de rugby investit moins de 0.5% de son budget sur le scolaire, a-t-il indiqué sur RMC. Il y a 13 millions d’élèves en France. On y investit 400 ou 500.000 euros; c’est rien. A l’université, on a quasiment disparu. Rendez-vous compte que dans certains UFR Staps, là où on forme les futurs professeurs d’EPS, on n’y apprend plus le rugby. Le rugby n’est même plus une option possible. Notre projet, c’est de multiplier par dix l’investissement qu’on met dans le scolaire, et pas d’investir dans l’augmentation des charges du personnel de la Fédération française de rugby."