
FFR: l’avocat de Bernard Laporte déplore la date de sa convocation devant la BRDE

Bernard Laporte - ICON SPORT
Bernard Laporte va devoir s’expliquer. Le président de la Fédération française de Rugby est convoqué ce mardi à la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), pour être entendu dans l'affaire de ses liens avec le président du club de Montpellier, Mohed Altrad. Si Laporte n’a pas souhaité s’exprimer à la veille de rendez-vous très attendu, son avocat Jean-Pierre Versini-Campinchi a accepté de réagir au micro de RMC Sport. "Cette affaire est née en 2017 à la suite une campagne de presse dont se souviennent les rugbymen et à la suite de quoi il y a eu des perquisitions et des saisies avec tambours et trombones en janvier 2018, a-t-il expliqué en préambule. Nous sommes aujourd’hui en septembre 2020. Les autorités de justice et de police ont mis deux ans et demi entre les perquisitions et la convocation inéluctable de Bernard Laporte."
A dix jours des élections fédérales, le 3 octobre, l’affaire fait évidemment du bruit. "Le procureur de la République a choisi une date impossible. Il devait évidemment savoir quel était le calendrier de l’élection, avec cette élection le 3 octobre, il le savait depuis août 2019 et il a choisi le 22 septembre. J’ai fait des démarches à partir de juillet pour changer la date. Le service de police judiciaire qui doit entendre Bernard Laporte ne voyait pas d’objection majeure ni d’empêchement à ce que cette date soit déplacée après la campagne électorale. Le procureur s’y est opposé, ne me demandez pas pour quels motifs. Aucun motif n’a été exprimé mais, m’a-t-il dit, mais le service doit se poursuivre et a arrêté la date qui lui convient. Et le processus électoral, on s’en moque. Voilà pourquoi on ne peut, pour ma part en tout cas, que déplorer le choix de la date. On ne sait pas ce qui est reproché à Bernard Laporte, ou ce qui pourrait lui être reproché. Pour moi, le dossier est creux."
"Il est offusqué, il est en colère"
Bernard Laporte, candidat à sa propre succession face à Florian Grill, a dû encaisser la nouvelle, à laquelle il s’attendait forcément. "Il est parfaitement serein quant aux questions qui sont susceptibles de lui être posées, selon maitre Versini-Campinchi. Mais il est offusqué, il est en colère que ce soit en pleine campagne à dix jours des élections, que le procureur de la République de Paris ait estimé qu’il fallait absolument l’entendre. Il est d’autant plus serein qu’il ne voit pas ce qu’on lui reproche. Ça ne pourrait être que des dérèglements de non-respect de telles ou telles normes, mais certainement pas délits. Des délits, quand on en commet un, on le connait. Lui n’a pas commis de délit. Son avocat est absolument incapable de vous dire ce que sérieusement on peut lui reprocher dans ce dossier. Des policiers auront surement échafaudé des hypothèses et on va passer des heures pour savoir si telle démarche est entrée ou non dans le cadre de telle ou telle infraction."
Bernard Laporte sera entendu dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte en 2017 par le parquet national financier, qui avait été destinataire d'un rapport des inspecteurs généraux du ministère des Sports. Au cœur de l’affaire: des pressions supposées de Bernard Laporte auprès de la commission d'appel de la fédération pour faire réduire en juin 2017 des sanctions prononcées contre le club de Montpellier, détenu par le groupe Altrad, également sponsor de l'équipe de France. Dans ces conditions, Mohed Altrad pourrait également être entendu prochainement.