
Dusautoir : « On est capable de les battre »

Thierry Dusautoir, le capitaine du XV de France - -
Thierry Dusautoir, quel est l'état d'esprit du groupe avant ce choc face aux All Blacks ?
Il y a un mélange d’excitation, de tension. C’est normal avant un match aussi important pour nous. Affronter les All Blacks, c’est toujours quelque chose de particulier. Evidemment, il y a de la concentration, de l’excitation et de la tension, qui est tout à fait normale. L’équipe va s’engager avec beaucoup d’enthousiasme. On n’a pas grand-chose à perdre. On est des challengers, même si on joue chez nous. Il va falloir être extrêmement rigoureux et concentré pendant 80 minutes.
Dans quelle mesure la frustration des trois défaites là-bas en juin a-t-elle impacté la semaine d'entraînement ?
On se rend compte qu’on est capable de les battre. Ça tient à peu de choses, mais c’est aussi beaucoup. A chaque occasion qu’ils ont, ils marquent. Nous, on gâche pas mal d’actions. Ce réalisme, cette constante tactique, il faut qu’on l’ait demain (samedi) si on veut déjà faire bonne figure face à eux. Après, on va jouer sans complexe, comme en juin. Pour gagner contre eux, ce qui est notre ambition, il faut être exigeant du début à la fin. Parce qu’on n’aura pas de surprise par rapport à la copie qu’ils vont rendre. Ils seront excellents.
Cette conviction que vous pouvez les battre, et vous l'avez déjà fait deux fois personnellement, anime-t-elle tout le groupe ?
Je pense que le fait d’avoir joué trois fois contre eux en juin permet de casser la distance qu’il peut y avoir avec le mythe. Le premier (23-13), j’en suis encore convaincu, c’est un match qu’on peut encore gagner. Le troisième (24-9) était à notre portée mais à partir de la 50e, on est sorti de notre schéma stratégique. Tout le monde a réalisé. La frustration ne m’est pas propre. Tout le groupe a pu l’exprimer cette semaine. Il y a une prise de conscience. Il y a quelque chose à faire par rapport à cette grande équipe. Mais le niveau auquel elle nous amène est le meilleur au monde.
Entendre qu'ils sont imprenables, ça vous agace ?
Non. C’est la vérité. Le fait qu’ils jouent un rugby exceptionnel ne date pas d’hier. La seule inconnue, celle qui doit aussi les perturber un peu, c’est le niveau de l’équipe de France demain. Si on est à notre meilleur niveau, on peut avoir un match intéressant.
Avez-vous travaillé la mêlée, qui avait souffert en juin ?
On y a passé beaucoup de temps. A la différence de juin, les annonces et les règles ont changé. Il a fallu s’y habituer. On a vraiment travaillé. On sait que ce sera une phase essentielle. C’est une phase de jeu à laquelle les Français tiennent. On va y prêter une attention particulière. Mais on sait que les Néo-Zélandais ont énormément progressé à ce niveau-là ces dernières années. Ils nous ont donné quelques leçons en juin.
Le groupe a-t-il conscience que ce match pourrait être le dernier de votre carrière face aux All Blacks ?
Le groupe est vraiment concentré sur son objectif, qui est de gagner ce match. Le contexte personnel, il faut le laisser de côté. Ce qui est important, c’est ce que va donner le groupe pour battre cette équipe qui arrive avec énormément d’expérience et un capital confiance exceptionnel. Effectivement, ça peut être mon dernier match face aux Blacks. Mais honnêtement, je n’y pense pas. Si ça venait à l’être, autant finir sur une bonne note.
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