
Nouvelle-Zélande - Australie : les cinq clés de la finale

Nouvelle-Zélande - Australie : les cinq clés de la finale - AFP
L’indiscipline
Et si les All Blacks perdaient cette finale tout seuls ? Durant cette Coupe du monde, leur point faible est clairement l’indiscipline. Des fautes en pagaille qui n’ont pas inquiété les Néo-Zélandais en poule en raison de la faiblesse de leurs adversaires (Tonga, Namibie et Géorgie notamment). Mais en demi-finales, malgré une domination assez nette des All Blacks, les Boks étaient dans le match et ont failli faire trébucher le champion en titre (20-18). C’est clairement le point noir de l’équipe de Steve Hansen. Des fautes stupides qui coutent des points. Face à l’Australie et un buteur de la trempe de Bernard Foley, la Nouvelle-Zélande va devoir se maîtriser car Nigel Owens, l’arbitre de la finale, sera intraitable.
La conquête
Dans ce secteur, la Nouvelle-Zélande est très performante depuis le début de la compétition. Malgré le forfait de l’expérimenté Woodcock, la mêlée des All Blacks a toujours répondu présente. Mais c’est surtout en touche qu’ils sont très performants. Un point fort qui leur permet souvent de lancer parfaitement leur jeu. Si leur conquête est nette, il sera difficile de les battre.
La bataille des rucks
Rien que d’en parler, ça file des frissons. Si les All Blacks sont plus complets, c’est très certainement dans ce secteur que les Wallabies peuvent remporter une bataille. Avec la paire de troisième-ligne Pocock-Hooper, qui fait des merveilles depuis le début de la compétition, l’Australie peut espérer jouer un sale coup à son meilleur ennemi de l’hémisphère Sud. Mais Richie McCaw, pour sa dernière sortie sous le maillot à la fougère argentée, ne l’entend pas de cette oreille et compte faire jouer toute son expérience et sa malice pour influencer (une fois de plus ?) l’arbitre de la rencontre. Si les Australiens parviennent à pourrir les sorties de ballon, ils dérégleront à coup sûr les lancements de jeu de Smith ou Carter.
La fiabilité des buteurs
Si les deux équipes sont très joueuses et ont marqué beaucoup d’essais durant la compétition, est-ce que cette finale ne va pas accoucher d’un match fermé ? C’est le risque, l’enjeu pourrait prendre le pas sur le jeu. Et c’est la fiabilité des buteurs qui pourrait alors décider de l’issue de cette finale. On l’a vu, Dan Carter, le meilleur buteur de l’histoire de jeu (1 579 points), est en très grande forme. L’ouvreur All Black a également prouvé en demi-finales qu’il avait aussi dans sa botte l’art du drop. Un drop très inspiré qui a remis son équipe dans le droit chemin.
Du côté australien, Bernard Foley est un buteur de classe mondiale, mais il est loin de Dan Carter. On l’a également vu se rater un peu face aux Ecossais en quarts. Et avec un seul drop en 26 sélections, sa capacité à faire basculer une rencontre reste un point d’interrogation. Si cette finale ce joue sur un coup de dé et un drop salvateur comme celui de Wilkinson en 2003, Dan Carter semble avoir un peu plus le pedigree du héros.
Le "match winner"
Un finale qui repose sur botte de Carter ou Foley. C’est une éventualité. A moins qu’un "match winner" ne fasse basculer la rencontre sur une action de génie. Les Blacks sont armés avec Carter, capable de transpercer, mais surtout avec les deux flèches aux ailes : Savea et Milner-Skudder. Sans oublier Ma’a Nonu, susceptible de renverser une défense à lui seul, comme Sonny Bill Williams, qui fera son entrée en cours de match. Mais les Australiens ne sont pas en reste dans ce secteur. Tous les joueurs de la ligne arrière sont capables de changer le cours d’un match.
On ne présente plus Matt Giteau. Adam Ashley-Cooper est un marqueur hors pair. Israël Folau, en demi-teinte depuis le début de la compétition, a des choses à prouver. Enfin, Drew Mitchell est un récidiviste. Son action face aux Argentins en demi-finales laisse admiratif. Et s’il refaisait le coup sur une pelouse de Twickenham qui lui réussit ? Un essai pour égaler et un autre pour dépasser Jonah Lomu au palmarès des meilleurs marqueurs de la compétition ? Le rêve est permis.