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Coupe du monde: le Michalak nouveau est arrivé !

Toujours aussi talentueux, Frédéric Michalak essaie désormais d’être l’ouvreur régulier et « clinique » dont le XV de France a besoin pour remporter sa première Coupe du monde. Un défi immense que le Toulonnais a tout mis en œuvre pour réussir.

Il est de retour. Après avoir soufflé face à la Roumanie, comme beaucoup d’autres cadres, Frédéric Michalak va reprendre son costume de demi d’ouverture du XV de France, ce jeudi contre le Canada (21h). Un rôle qui a viré à l’obsession dans l’esprit du Toulonnais depuis 2012 et une tournée en Argentine au cours de laquelle Philippe Saint-André lui a confié « les clés du camion ». Trois ans plus tard, malgré les blessures, les hauts et les bas, Michalak est bien le « dix » et le buteur de Saint-André pour cette Coupe du monde.

Le sélectionneur et son joueur ont même passé un pacte. Rassuré sur sa place d’ouvreur numéro un, Michalak a mis toutes les chances de son côté en faisant par exemple chambre commune avec Sébastien Tillous-Borde, son coéquipier en charnière, ou en devenant pour le jeu au pied aussi obsessionnel que Jonny Wilkinson, son ancien coéquipier à Toulon, qui l’a conseillé. « Il a gagné en maturité, souligne Thierry Dusautoir. C’est le chef des lignes arrières, il dirige tout ce qui se passe. Il a une maîtrise totale du jeu qui nous est demandé. Mais il est toujours capable d’improviser et de surprendre ses adversaires. » 

Bru : « On a perdu le garçon insouciant »

A 32 ans et pour son troisième Mondial, après 2003 et 2007, Michalak a donc tout mis en œuvre pour que son éternel talent de créateur s’allie enfin avec celui de buteur régulier.

« J’ai gagné mon 2e titre de champion de France avec lui en 2001 et ce joueur-là n’a plus grand-chose à voir avec le Fred qui est avec nous aujourd’hui, avoue Yannick Bru, ancien coéquipier de Michalak à Toulouse et désormais en charge des avants du XV de France. On a perdu le garçon insouciant, qui surfait sur la vague de son talent, et on a en face de nous un joueur très professionnel, qui a beaucoup été influencé par pas mal de grands joueurs qu’il a côtoyés en France ou en Afrique du Sud. On sent chez lui une obsession du travail et parfois je me dis que ce n’est pas la même personne avec laquelle j’ai partagé des matchs de Top 14. » 

Lombard : « Il est bon lorsque son paquet d’avants avance »

Plus ancien international en exercice, meilleur marqueur de l’histoire des Bleus, à deux coups de pied de devenir le meilleur buteur français en Coupe du monde (122 points contre 124 pour Thierry Lacroix), Michalak veut désormais un titre collectif pour couronner son immense carrière en Bleu. Mais cela ne dépend pas uniquement de lui. « Il fait partie de cette classe de n°10 dont la performance reste conditionnée, analyse Thomas Lombard, membre de la Dream Team RMC Sport. Il est bon lorsque son paquet d’avants avance. A partir de là, il est parmi les meilleurs joueurs au monde. »

« Mais il n’a pas cette double casquette qu’ont les énormes n°10 que sont Carter ou Wilkinson, c’est-à-dire de pouvoir jouer aussi bien avec du temps que sous la pression, poursuit Lombard. Parfois, sous pression, il prend un peu trop de risques. Mais quand on a du temps pour créer, c’est un joueur absolument remarquable. Il peut te faire gagner un match mais on voudrait aussi que ce soit celui qui puisse ne pas te le faire perdre. » Le défi du Michalak version 2015 est tout trouvé.

la rédaction avec LD, MR et WT