
Coupe du monde : l’Angleterre stresse

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A deux jours du choc face à l’Australie, troisième match de l’Angleterre dans la Poule A, la presse anglaise s’interroge beaucoup ce jeudi sur le XV de la Rose. Le Times revient sur la polémique autour de la mêlée anglaise et de son pilier droit Joe Marler. « L’Angleterre furieuse contre la campagne qui vise à ruiner la réputation de Marler », titre le quotidien. Un ancien arbitre, un ancien entraîneur de l’Australie et des bloggeurs mettent en ligne depuis une semaine des images visant à démontrer que la technique utilisée par le pilier anglais en mêlée est illégale, sachant que ce secteur de jeu est dominé depuis plusieurs années par Stuart Lancaster et ses hommes lorsqu’ils rencontrent l’Australie. « L’Angleterre craint que tout ça ait une influence sur les arbitres et ne compromette l’ascendant sur l’Australie », écrit le Times.
Pression donc sur Romain Poite, l’arbitre français qui officiera samedi soir, décrit par le journal comme « quelqu’un de reconnu comme étant l’un des meilleurs arbitre au monde pour lire la mêlée. Le staff anglais a confiance en lui pour ne pas se laisser influencer par le chahut autour de Joe Marler ». Pour le Guardian, « les avants décideront du sort du match ». Le journal en fait même son dossier du jour. « We’ll pack a punch », titre le Daily Star, référence au pack anglais surpuissant qui va devoir faire la différence par rapport au pack des Wallabies. Le Sun rappelle que l’équipe d’Angleterre pourra compter sur le retour de Ben Morgan au poste de n°8, lui qui avait été l’homme du match en novembre dernier lors de la victoire du XV de la Rose face aux Australiens à Twickenham (26-17). « Le pack australien aura peur de Twickenham », prédit même Ben Morgan.
La presse britannique s’interroge déjà sur une éventuelle défaite qui sortirait le XV de la Rose de sa Coupe du monde. « Si l’Angleterre se crashe, qui paiera le prix ? », titre le Times. Avec trois hommes dans le viseur : le sélectionneur Stuart Lancaster, le capitaine Chris Robshaw et le directeur exécutif de la fédération anglaise, Ian Ritchie. Les journaux d’outre-Manche s’attardent également sur le cas Matt Giteau. Comme le raconte le The Independant, le demi d'ouverture des Wallabies « était en loge à Twickenham en novembre dernier à profiter des bières de l’open bar » et « ne s’attendait pas » à pouvoir prendre une revanche 12 ans après la finale de Coupe du monde perdue face aux Anglais en 2003 (17-20) et huit ans après le quart de finale de 2007 perdu face à ces mêmes Anglais, emmenés à chaque fois par Jonny Wilkinson.
Giteau : « J’ai essayé d’appeler Wilkinson… »
Le changement de règle en Australie a permis le retour de Giteau, qui se dit « comme un débutant, une seconde chance qui me fait sentir comme lors de ma première sélection à l’âge de 19 ans ». Après avoir côtoyé Jonny Wilkinson à Toulon, l’Australien estime avoir beaucoup appris de lui. « J’ai essayé de l’appeler, mais il ne me répondra pas cette semaine, explique Giteau au Guardian dans un sourire. Peut-être qu’il me répondra la semaine prochaine. » « Wilko » va-t-il se sentir coupable de lui avoir appris tant de choses ? « Je vais essayer de faire en sorte qu’il se sente vraiment coupable ! »
Le Daily Mail dresse pour sa part un portrait du sélectionneur australien, Michael Cheika, qui inquiète les Anglais. Avec ce titre : « Michael Cheika made millions selling jeans. Now he’s out to STRITCH UP ENGLAND » (on le traduira poliment par : ‘’Michael Cheika s’est fait des millions en vendant des jeans. Maintenant, il est proche d’achever l’Angleterre’’.) Avec un sens caché que l’on ne peut décemment pas écrire dans cette revue de presse… Si vous avez envie d’un bon mal de tête, l’édition en ligne du Daily Telegraph vous propose les cinq scénarios possibles pour que l’Angleterre se qualifie pour la suite de la compétition. Cinq scénarios dans lesquels l’Angleterre ne peut perdre face à l’Australie.
Et le pays de Galles dans tout ça ? Les journaux anglais n’appellent pas à une victoire des Fidjiens, ce jeudi soir (17h45). Si personne n’y croit vraiment en Angleterre, The Independant rappelle les précédents compliqués pour les Gallois face aux joueurs du Pacifique. Les Fidji ont sorti les Gallois de la Coupe du monde 2007 et ont terminé leurs trois dernières rencontres au Millenium avec un écart de moins de cinq points (11-10 en 2005, 16-16 en 2010 et 17-13 en 2014).
« Le lion Ben Arous a peur de Cudmore »
Tous les journaux s’attardent sur la visite de la star de la boxe, le Gallois Joe Calzaghe. « Le roi du KO, Calzagh, vient donner l’envie de combattre aux Gallois », titre le Daily Mail. Le champion du monde des super-moyens entre 1997 et 2008, considéré comme l’un des dix meilleurs boxeurs de tous les temps, est venu rencontrer les Gallois dans leur camp de base, « ce qui contraste avec la venue de Tom Jones », signale le Daily Mail.
Seul The Independant fait une petite place au match de l’équipe de France ce jeudi soir face au Canada. « Le lion Ben Arous a peur de Cudmore », titre le quotidien. The Independant explique d’ailleurs que le pilier français est surnommé « le lion » par Philippe Saint-André. Eddy Ben Arous a souligné que « voir Jamie Cudmore vous arriver dans les côtes, ça peut faire peur ». Un petit encadré du Sun rappelle la colère de Philippe Saint-André à la mi-temps du match contre la Roumanie (38-11). « La prochaine fois, on ira sous la douche pour éviter les caméras », a d’ailleurs déclaré le sélectionneur français à ce sujet.