
Coupe du monde: Angleterre - Nouvelle-Zélande, des airs de finale avant l'heure
Faute de voir l’épopée du XV de France se poursuivre lors de la Coupe du monde au Japon, les passionnés d’ovalie ne devraient pas rater la première demi-finale du tournoi ce samedi. Dès 10h, l’Angleterre tentera de mettre fin à la suprématie des All Blacks dans un véritable choc au sommet du rugby mondial.
Une finale avant l’heure
Il faut bien l’avouer, voir le XV de la Rose à un tel niveau de jeu provoque forcément un peu de jalousie chez les supporters tricolores. Quatre ans après la piteuse élimination dès les poules de sa Coupe du monde, l’Angleterre est devenu une véritable machine à gagner. Sous la férule de l’exigeant Eddie Jones, les coéquipiers des frangins Billy et Mako Vunipola ont enclenché le mode rouleau-compresseur.
Problème, la Nouvelle-Zélande reste LA référence du rugby à l’échelle mondiale. Le sélectionneur des Britanniques a parfaitement résumé la situation cette semaine face aux médias: "Cela va être un match fantastique avec deux poids lourds, a lancé le technicien. L’un évoluera en noir, et l’autre en blanc."
Doubles tenants du titre, les All Blacks restent en route pour un triplé historique. Invaincus depuis 2007 dans la compétition et l’exploit des Bleus à Cardiff, les partenaires de Kieran Read voudront écrire une nouvelle ligne de leur légende dorée en soulevant un quatrième trophée mondial. En face, les Anglais se retrouveront eux aussi face à leur histoire. Le XV de la Rose n’a jamais battu la Nouvelle-Zélande lors d’un Mondial en trois confrontations.
Des stars à en perdre la tête
Mais pour atteindre un tel niveau de jeu et une efficacité aussi incroyable, l’Angleterre comme la Nouvelle-Zélande s’appuient sur de véritables armadas. Du côté des sujets de Sa très gracieuse Majesté, de nombreux joueurs de talent semblent arriver à maturité lors de cette Coupe du monde.
Véritable phénomène du rugby Maro Itoje figure déjà parmi les meilleurs deuxième-lignes de sa génération. En face, le duo Retallick-Whitelock a de quoi faire frémir les plus farouches guerriers de la planète rugby. Surtout, les deux géants du pack kiwi demeurent toujours aussi impressionnants dans le combat.
Et que dire des lignes arrières titularisées par les deux équipes? Si la France possède un grand joueur en devenir avec Antoine Dupont, Anglais et Néo-Zélandais sont emmenés par Ben Youngs et Aaron Smith, probablement les deux meilleurs demis de mêlée à l’heure actuelle. Idem avec les quatre ouvreurs. Oui quatre! En 2011 et 2015, les All Blacks avaient écrasé le Mondial grâce à l’association de deux buteurs de classe internationale.
Steve Hansen a reconduit cette tactique avec Richie Mo'unga et Beauden Barrett, replacé à l’arrière. Sauf que cette année, Eddie Jones utilise la même technique en alignant George Ford et Owen Farrell. Ajoutez à cela les Manu Tuilagi, Ardie Savea et autres Anthony Watson ou George Bridge pour bien réaliser que cette demi-finale réunit probablement ce qu’il se fait de mieux au monde.
Lawes a un compte à régler…
Si certains hésitaient encore à regarder ce duel entre le XV de la Rose et les kiwis, la simple évocation de Courtney Lawes devrait suffire à convaincre les derniers récalcitrants. Habitué à briser - littéralement - ses adversaires sur ses plaquages dévastateurs, le deuxième-ligne anglais compte bien marquer les esprits ce samedi matin. Et plus particulièrement celui de son vis-à-vis Brodie Retallick.
En 2014, le All Black s’avouait incapable de nommer le moindre joueur du XV de la Rose et avait même confondu le découpeur anglais avec un homme politique néo-zélandais. "S’ils ne nous connaissent pas encore, demain ils sauront, a lâché le joueur de Northampton face aux médias. C’est une de ces choses. On va juste passer outre."
Entre un outsider qui semble de capable de titiller la meilleure équipe de tous les temps, des stars à gogo et des rivalités personnelles, cette demi-finale de la Coupe du monde nipponne sent la poudre. Si vous ne devez voir qu’un match de rugby dans l’année, c’est celui-là.