
Coupe du monde 2019 : le Japon pour étendre le territoire du rugby

- - AFP
En attribuant l’organisation de la Coupe du monde 2019 au Japon en 2009, l’IRB, devenu le World Rugby depuis, a pris un nouveau tournant en rompant avec ses territoires traditionnels. Après la Nouvelle-Zélande (1987, 2011), l’Angleterre (1991, 1999 en collaboration avec l’Irlande, l’Ecosse et le pays de Galles / 2015), l’Australie (2003), l’Afrique du Sud (1995) et la France (2007 en collaboration avec le pays de Galles et l’Ecosse), l’ovalie va explorer une partie du globe encore inexplorée.
Pour combler son retard sur les monstres du rugby mondial, le « pays de Soleil-Levant », qui ne compte qu’une victoire en 18 matches de Coupe du monde (avant celle de 2015), a beaucoup investi pour attirer les meilleurs joueurs étrangers au point de devenir le nouvel eldorado de stars et de concurrencer la France et l’Angleterre sur le marché des transferts. Les Sud-Africains Schalk Burger, JP Pietersen, Francois Steyn, Danie Rossouw, l’Australien George Smith ou le manager australien Robbie Deans ont tous cédé à l’appel des yens pour tenter l’aventure de la Super League.
Un exploit face au pays de Galles et un classement World Rugby historique
Car la Fédération japonaise (JRFU) a un objectif : que les Brave Blossoms (fleurs de cerisiers, le surnom de l’équipe) parviennent à s’extirper de leur poule. Sous les ordres de l’Australien Eddie Jones nommé en 2012 en remplacement du Néo-Zélandais John Kirwan, ils ont atteint le meilleur classement World Rugby de leur histoire en entrant dans le Top 10 en juillet 2014. Après avoir déjà fait trembler la France lors de la phase de poule de la Coupe du monde 2011 (défaite 47-214 avec deux essais d’Arlidge), le Japon, actuellement 11e nation mondiale, a même signé l’un des plus gros exploits de son histoire en battant le pays de Galles en juin 2013 (23-8) en test-match. Signe que la sélection progresse, notamment sa mêlée.
En postulant pour l’organisation de la Coupe du monde 2019, la Fédération japonaise avait un autre enjeu en tête : faire monter le nombre de pratiquants de ce sport très populaire au pays et professionnel depuis 1995. La JRFU espère ainsi atteindre la barre des 200 000 licenciés. Et le succès populaire semble se profiler puisqu’un test-match face à la Nouvelle-Zélande, à Tokyo en 2013, s’était joué à guichets fermés. Les villes candidates se sont également bousculées pour obtenir l’organisation de matches et douze d’entre elles ont finalement été retenues (Sapporo, Kamaishi, Kumagaya, Tokyo, Yokohama, Shizuoka, Toyota, Osaka, Kobe, Fukuoka, Kumamoto et Oita). A quatre ans du début de l’évènement, le pays monte doucement en ébullition.